Affaire Litvinenko : des traces radioactives découvertes dans deux avions de la British Airways

Les appareils qui ont été immobilisés ont effectué des allers-retours entre Londres et Moscou. La piste russe est relancée.

L'enquête sur la mort de l'ex-agent russe Alexandre Litvinenko, cet opposant déclaré à Vladimir Poutine devenu citoyen britannique et décédé à l'âge de 43 ans des suites d'un empoisonnement par une substance radioactive le polonium 210, s'est réorientée aujourd'hui vers la piste russe. Des traces de substances radioactives ont été décelées par Scotland Yard dans au moins deux avions de British Airways qui accomplissent le trajet Moscou-Londres.

Dans la capitale anglaise une sorte de paranoïa au polonium semble s'être emparée des autorités qui ont procédé a de multiples prélèvements. Ces derniers ont permis de déceler des traces de radioactivité due au polonium 210 dans "à peu près douze" lieux de Londres, a annoncé aujourd'hui le ministre britannique de l'Intérieur John Reid dans une déclaration à la chambre des Communes. Le ministre intègre dans ces douze endroits les deux avions de British Airways ou encore les deux hôpitaux dans lesquels Litvinenko avait été soigné. Dans tous les cas, les autorités britanniques se veulent rassurantes et assurent que le risque de contamination du public reste "faible".

British Airways, qui a immédiatement retiré les deux avions du service à l'aéroport d'Heathrow à Londres alors qu'un troisième appareil attend actuellement à Moscou d'être testé, s'efforce de contacter 33.000 passagers. Près de 800 personnes se trouvaient sur les quatre vols entre Moscou et Londres effectués entre le 25 octobre et le 3 novembre par les deux avions contaminés, auxquels s'intéressent particulièrement les enquêteurs.

Mais 33.000 passagers et 3.000 membres d'équipage auraient voyagé sur les trois Boeing-767 immobilisés, lors de 221 vols qui les ont menés en novembre aux quatre coins de l'Europe. Un quatrième avion, de la compagnie russe Transaero, arrivé jeudi matin à l'aéroport d'Heathrow, a fait l'objet de contrôles, mais il a été finalement jugé sans risques. Enfin, un cinquième avion, également russe, retient l'attention des enquêteurs, a précisé M. Reid, sans exclure que d'autres appareils puissent être concernés.

Le ministre de l'Intérieur a indiqué que les autorités britanniques allaient contacter tous les pays dans lesquels les avions contaminés avaient fait escale, alors que la Russie a annoncé qu'elle allait renforcer ses contrôles sur les avions des compagnies étrangères.

Dans le quotidien russe Kommersant aujourd'hui, Andrei Lougovoi, un ancien agent du KGB devenu homme d'affaires, a expliqué avoir voyagé le 3 novembre à bord de l'un des avions de British Airways immobilisé. Lougovoi avait rencontré Litvinenko à Londres le 1er novembre, jour où l'ex-agent est tombé malade. Il a affirmé n'avoir rien à voir avec cet empoisonnement.

Dans une lettre posthume Alexandre Litvinenko accuse le président russe d'être responsable de son empoisonnement. Des accusations qui ont été vigoureusement démenties par Moscou.

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