Rome compte céder 30% d'Alitalia d'ici juin 2007

Le gouvernement italien espère pouvoir lancer avant fin décembre la mise en vente de 30,1 % du capital d'Alitalia sur les 49,9% qu'il détient au total. Le repreneur devra lancer une OPA sur le solde en vertu de la loi transalpine.

Le gouvernement italien espère lancer avant le 31 décembre la mise en vente d'au moins 30,1% du capital d'Alitalia et boucler l'opération en six mois, a déclaré ce mercredi le ministre de l'Economie, Tommaso Padoa-Schioppa.

S'exprimant devant une commission parlementaire, il a précisé que l'Etat pourrait rester actionnaire de la compagnie aérienne en difficulté mais qu'il n'aurait sans doute pas une "golden share", une action privilégiée lui conférant un droit de veto.

Il s'est livré au passage à une critique en règle d'Alitalia qui n'a pas su, à ses yeux, s'adapter à l'évolution du marché européen et à l'augmentation de la concurrence. "Alitalia n'a pas été capable de gérer la transition d'un monopole à un système libéralisé", a estimé Tommaso Padoa-Schioppa. "Il est souhaitable d'avoir un transporteur national puissant mais cela ne signifie pas qu'il doive appartenir à l'Etat".

Le gouvernement italien a annoncé le 5 décembre son intention de céder une partie importante de la participation de contrôle de 49,9% détenue par l'Etat dans le transporteur. En vertu des lois transalpines, si un seul repreneur s'empare des 30,1% que Rome entend céder, il devra lancer une OPA (offre publique d'achat) sur la totalitéz du capital.

Le mois dernier, Alitalia a annoncé s'attendre à publier pour 2006 sur une perte supérieure à 221 millions d'euros. Le groupe n'a pas dégagé le moindre profit depuis 2002.

Rome a dit souhaiter privilégier des conditions particulières pour l'opération et pas seulement l'offre la plus élevée, avec notamment des garanties sur le service et sur les effectifs d'Alitalia. Le ministre a toutefois ajouté que le niveau des effectifs devait être adapté à une stratégie industrielle viable. "Le niveau d'emploi est important mais doit être cohérent avec le plan d'activité", a-t-il expliqué.

Le gouvernement, a précisé le ministre, a demandé à l'administrateur délégué d'Alitalia, Giacarlo Cimoli, de rester à son poste. "Procéder à un changement supplémentaire durant cette période de mutation serait une grave erreur", a-t-il ajouté.

L'hypothèse d'un mariage avec Air France - KLM qui a fait l'objet de discussions exploratoires selon les deux parties a paru s'éloigner ces derniers jours, Rome laissant entendre que ce n'était pas forcément la solution qui tenait la corde. Air France a toujours fait du redressement d'Alitalia un préalable avant toute étude sérieuse d'une union.

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