Welcome to Transdniestria, terre de tous les trafics - vers l'Europe...

La petite province de Moldavie veut se rapprocher de la Fédération russe. Elle vient d'organiser un référendum à cet effet, alors que l'Europe, de son côté, hésite à embrasser tout le pays, qui ressemble plus à une république bananière qu'à un vrai candidat à l'Union.

Rares sont ceux qui ont entendu parler de la Transdniestrie. Quand c'est le cas, c'est à une BD de Bilal, avec individus louches, trafic en tous genres, dictateurs et atmosphère glauque que l'on pense. Cette petite province de la Moldavie est un véritable casse tête, pour la Moldavie d'abord, et pour l'Europe, ensuite. Certes, elle n'abrite qu'un demi-million d'habitants, mais elle concentre une bonne partie du tissu industriel, notamment de la sidérurgie, dans un pays très pauvre - le PIB par tête de la Moldavie serait, selon certains calculs, équivalent à celui du Soudan! - et surtout, elle est rebelle. Au point d'avoir organisé dimanche dernier un référendum pour son indépendance.

Indépendance n'est d'ailleurs pas le mot juste, puisque la province, qui sert de base à une mafia organisant toutes sortes de trafics, est en fait pro-russe, pour ne pas dire pro-soviétique, tant son régime est nostalgique de cette époque, et souhaite être rattachée à la Fédération russe. Le référendum, dont le résultat positif ne faisait aucun doute compte-tenu du peu de liberté qu'ont les habitants, a beau avoir été considéré comme illégal aussi bien par l'Union Européenne que par l'Ukraine, il n'en reste pas moins un coup bas porté à la diplomatie européenne...

Que faire? A part, comme l'a organisé l'Union, envoyer sur place des experts, censés, au nom d'un accord passé en février 2005, faire en sorte que le climat des affaires s'améliore et que la criminalité diminue? De plus, 50 envoyés européens patrouillent aussi la frontière, afin d'essayer de limiter la contrebande. Avec un succès limité...

L'Europe avait pourtant nourri quelques espoirs, quand le président communiste de Moldavie, lui aussi pro-russe, avait finalement tourné casaque, en 2003, considérant que le plan russe pour la Transdniestrie faisait de l'ombre à la Moldavie, et cherché à ce moment là à se rapprocher de l'Europe. Et la séduire alors qu'il n'a pas su empêcher le référendum, et qu'il n'a pas non plus fait grand chose pour lutter contre la corruption et les trafics dans le pays.

Qu'importe, la Moldavie souhaite - avec impatience - un statu comme la Croatie ou la Macédoine, plus proches de l'Union.... Si l'Europe a l'intention de libéraliser le commerce du vin moldave par exemple, en 2007, elle semble sceptique sur les capacités du pays à évoluer vers l'Europe. Et même si c'est possible, le problème de la province rebelle de Moldavie, la Transdniestrie, devra être résolu. Sinon, l'Europe aura un jour, a ses frontières, une république peu reluisante...

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