Les soldats des JO

Aux JO d'hiver, les médailles distribuées en abondance sont bien souvent des médailles... militaires.

Rien de tel, pour prendre place sur le podium des Jeux Olympiques de Turin, que de bénéficier du soutien d'une armée... Ainsi, parmi les premiers à avoir félicité Florence Baverel-Robert pour sa médaille d'or au sprint dames de biathlon, Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense, ne s'est pas privée du plaisir de "se réjouir de la médaille d'or obtenue par le caporal-chef Florence Baverel-Robert"...

Quinze autres des 89 athlètes français concourant à ces JO sont aussi des militaires. Les supporters peuvent même suivre "l'équipe de France militaire de ski". Mais en la matière la France mise plutôt moins sur ses soldats et soldates pour remporter des épreuves olympiques que ses voisins italien et allemand. 45 à 47% des athlètes allemands et italiens en piste à Turin appartiennent en effet à des corps militaires. 27 sportifs italiens sont par exemple des soldats de la Brigade Financière italienne (Fiamme Gialle), 16 autres des Carabinieri où une quinzaine travaillent normalement comme garde-forestiers.

Côté allemand, on ne cache pas que la formation sportive au sein de l'armée est une des clés des victoires olympiques. "Il est important que l'aide au sport fournie par la Bundeswehr [l'armée allemande, NDLR] reste stable afin que les sportifs puissent représenter avec succès l'Allemagne" est ainsi venu plaider à Turin le ministre allemand de la défense, Franz Josef Jung.

Continuer à subventionner et employer les sportifs de haut niveau malgré les coupes décidées pour les prochaines années dans le budget allemand de la défense est le défi des autorités d'outre-Rhin. D'ici aux prochains JO d'hiver de Vancouver en 2010, la Bundeswehr doit fermer 40% de ses groupes sportifs et supprimer 80 des 744 postes de sportifs dans ses rangs. Au total, l'armée allemande consacre chaque année 28 millions d'euros pour soutenir ses sportifs. Les deux tiers de l'équipe allemande présente à Turin sont d'ailleurs composés de fonctionnaires: des douaniers aux soldats en passant par les policiers fédéraux.

Mais peut-être, pour maintenir son rang parmi les nations médaillées, l'Allemagne va-t-elle revoir son plan de réduction de l'aide aux sportifs de la Bundeswehr. "Sans une aide financière spécifique, il n'est plus possible de parvenir au premier rang international", indique ainsi le ministre allemand de l'Intérieur, Wolfgang Schäuble, responsable du sport.

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