La Réserve fédérale opte pour le statu quo sur ses taux d'intérêt

Les taux américains demeurent inchangés: la Fed a décidé ce soir de laisser son taux directeur à 5,25%, conformément aux attentes des observateurs. Elle tire ainsi les conséquences de la situation actuelle de l'économie américaine, caractérisée par un ralentissement de l'activité et une modération de l'inflation.

La Réserve fédérale américaine a annoncé ce soir sa décision de laisser ses taux inchangés, à l'issue de la réunion de son comité de politique monétaire. C'est la deuxième fois consécutive que la banque centrale marque une pause dans sa politique de relèvement des taux d'intérêt. Son dernier relèvement d'un quart de point - le dix-septième consécutif - remonte au mois de juin. Mais lors de sa réunion d'août dernier, la Fed avait donc décidé de ne pas bouger.

Les responsables de l'institution avaient clairement fait comprendre qu'aucun relèvement n'était à attendre aujourd'hui. Car la politique de hausse des taux répondait au souci de ne pas laisser l'économie américaine s'emballer et à l'impératif d'étouffer dans l'oeuf toute reprise de l'inflation. Or il se trouve que les dernières statistiques sur l'économie américaine montrent que ces deux dangers sont - pour le moment du moins - sous contrôle.

Les prix à la consommation, ainsi, n'ont augmenté que de 0,2% en août dernier par rapport au mois précédent. De même, les prix à la production n'ont augmenté en août que de 0,1%, avec même un recul de 0,4% pour l'indice sous-jacent qui exclut les coûts de l'énergie.

En ce qui concerne l'activité, les signes d'un ralentissement en douceur se multiplient. Dernier indicateur: les mises en chantier de logements ont reculé de 6% le mois dernier. Et le marché immobilier, euphorique ces derniers temps, donne maintenant de nets signes de ralentissement.

Dans son communiqué publié ce soir, la Réserve fédérale affirme ainsi que, même si l'inflation sous-jacente demeure assez élevée, "les pressions inflationnistes devraient probablement s'atténuer avec le temps".

En l'absence de danger immédiat sur l'inflation ou la croissance, la Fed peut donc se permettre de prendre son temps. Reste à savoir si elle sera ou non amenée à reprendre ses hausses de taux ultérieurement. Car si la croissance du PIB des Etats-Unis pourrait tomber sous les 2% en rythme annualisé au troisième trimestre, elle pourrait fort bien remonter entre 2,5% et 3% sur les six premiers mois de l'année prochaine et accélérer ensuite encore davantage.

Attentive à prévenir tout risque de surchauffe ou tout dérapage de l'inflation, la Réserve fédérale tient donc à garder le maximum de marges de manoeuvre pour les mois qui viennent. Elle affirme ainsi ce soir que, dans la mesure où des risques inflationnistes persistent, "l'ampleur et le moment d'éventuels resserrements (de sa politique de taux) nécessaires pour répondre à ces risques dépendra de l'évolution des perspectives tant de l'inflation que de la croissance économique". Autrement dit, plus que jamais, la Réserve fédérale entend se réserver la possibilité de relever de nouveau ses taux d'intérêt, mais seulement au vu de l'évolution des données économiques des mois qui viennent.

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