Cinq ans plus tard, une économie américaine résistante mais pas tout à fait indemne

L'économie américaine garde-t-elle des stigmates des terribles attentats du 11 septembre 2001? Résistante, robuste, dynamique: c'est en ces termes que la première économie mondiale a été essentiellement qualifiée au cours des dernières années. Aujourd'hui, une productivité enviable et un taux de chômage inscrit à 4,7% figurent parmi les indicateurs qui, d'un strict point de vue économique, semblent faire passer ces attentats pour un terrible mais lointain souvenir.Certes, en cinq ans, certains baromètres se sont dégradés. L'excédent budgétaire de 128 milliards de dollars d'alors s'est mué en un déficit attendu à 318 milliards pour l'année fiscale en cours. Les finances des ménages, dont l'endettement a bondi de 4.000 milliards de dollars depuis 2001, se trouvent dans une situation plus tendue qu'à l'époque.Pour 2007, les économistes de Wall Street tablent sur un ralentissement de la croissance à 2,7% du fait du dégonflement en cours de la bulle immobilière. Malgré tout, ils continuent généralement à louer la force économique de leur pays. Et aucun ne s'est jusqu'à présent aventuré à projeter une récession. Stimulée au cours des dernières années par des baisses d'impôts d'un volume de 1.600 milliards de dollars et une réduction du taux directeur de la Réserve fédérale ramené de 3,5% à 1% en dix-huit mois, la première économie mondiale a donc bien amorti le choc des attentats. Si bien que rétrospectivement, leur coût économique s'est révélée bien inférieur à celui de l'ouragan Katrina, à la suite duquel la croissance américaine a brutalement chuté de 4,2% à 1,8% entre les troisième et quatrième trimestres 2005. "Leur impact n'a pas été suffisamment important pour faire dérailler le fragile redémarrage amorcé au quatrième trimestre de 2001", après la courte récession ayant succédé à l'explosion de la bulle Internet, rappelle Nariman Behravesh, chef économiste du cabinet Global Insight.Outre la diminution des visas accordés aux travailleurs qualifiés qui pourrait se révéler préjudiciable sur le long terme, "la conséquence macro-économique la plus notable des attentats est certainement budgétaire", juge Nariman Behravesh. Depuis 2001, plus de 160 milliards de dollars ont été consacrés à la sécurité du territoire national et 320 milliards à l'intervention en Irak, censée prévenir de futures attaques terroristes. Des postes de dépense qui, hélas, ne sont pas prêts d'être fermés et ne manqueront pas d'assombrir le tableau budgétaire des prochaines années.
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