Publicis mise à fond sur Internet et les nouvelles technologies

Olivier Fleurot, qui, à 54 ans, vient de quitter le groupe Pearson, éditeur du Financial Times, pour prendre la tête du réseau mondial de Publicis (9.000 salariés sur les 40.000 que compte le groupe), veut clairement mettre son entreprise publicitaire sur la route du numérique et d'Internet. Interrogé par latribune.fr, il souligne que cette révolution va "transformer toutes les activités d'édition: presse, télévision, radio, livres". Donc, "le monde de la communication et de la publicité va être obligé de s'adapter à ce nouveau paysage." Son ambition: mieux conseiller et accompagner les clients de Publicis, être plus rigoureux en la matière "sachant que le Web offre le grand avantage de souvent permettre de savoir qui clique et sur quoi". Dans ce domaine, il affiche une conviction profonde: alors que certains commencent à dire que la croissance d'Internet et de la publicité en ligne commence à ralentir, notamment outre-Atlantique, il se dit persuadé du contraire: "le phénomène va s'accélérer. Les habitudes de lecture, le nombre de gens qui vont sur Internet, le temps qu'ils y passent: tout cela va encore croître fortement." Il estime que les progrès technologiques, la généralisation du haut débit ("broadband") mais aussi les capacités des nouveaux terminaux communicants, tels que les PDA et blackberry (ordinateurs - organisateurs personnels), vont amplifier le mouvement. "Certains grands annonceurs, notamment outre-Atlantique, vont aujourd'hui au delà des 5% à 6% de leurs budgets publicitaires investis sur le Web et atteignent parfois les 15%, assure Olivier Fleurot. Les recettes publicitaires tirées d'Internet de grands journaux peuvent croître actuellement de 20% à 25%".A ce phénomène mondial s'ajoute celui de la globalisation qui voit aujourd'hui de grandes entreprises chinoises, indiennes, voire brésiliennes ou russes - selon le concept des fameux BRIC, Brésil, Russie, Inde, Chine, lancé en 2005 par Goldman Sachs pour définir les pays porteurs - se lancer à l'assaut de l'occident, parfois à coup d'OPA. On a vu ainsi dans la sidérurgie Mittal, de l'homme d'affaire éponyme d'origine indienne, avaler Arcelor et aujourd'hui l'indien Tata Steel partir à l'assaut du britannique Corus. Là encore, c'est un défi pour Publicis qui se tient prêt à conseiller ces nouveaux conquistadors pour leurs ambitions mondiales, notamment en Europe et aux Etats-Unis pour leur expliquer les marchés occidentaux.C'est en réussissant à combiner la réussite dans Internet et l'accompagnement de la globalisation des affaires que Publicis entend assurer sa croissance. Un défi que le groupe devra relever parallèlement à celui de la succession de Maurice Lévy, aujourd'hui âgé de 64 ans, et qui vient de réorganiser son équipe de direction en faisant monter aux côtés des deux stars de la maison Christophe Lambert et Richard Attais quelques autres dauphins putatifs tels Jean-Yves Naouri, Jean-Michel Etienne et les nouvelles recrues Fabrice Fries... et Olivier Fleurot.
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