Wall Street veut faire le Dow rond

12.000 points tout rond: c'est le nouvel objectif du Dow Jones, un seuil symbolique que l'indice boursier le plus connu au monde pourrait bien atteindre très prochainement pour la première fois de son histoire de 110 ans. Seuls 40 points le séparent de ce cap historique: or, le Dow, qui s'est offert trois nouveaux records de clôture au cours de la semaine écoulée, vient de signer sa troisième semaine de gains "à trois chiffres", c'est-à-dire de plus de 100 points. Stratégistes et investisseurs américains veulent "leurs" 12.000 points. Ils ont montré une capacité désarmante à occulter les mauvaises nouvelles au profit des plus roses, ne se souciant guère de l'accès de faiblesse d'un de ses mastodontes, General Electric, la deuxième capitalisation boursière mondiale, en berne vendredi, ou faisant le dos rond devant les chiffres décevants d'Alcoa, le premier du Dow à publier ses résultats trimestriels, comme d'habitude. Il va toutefois falloir "nourrir le taureau", autrement dit alimenter l'enthousiasme des optimistes convaincus de la tendance haussière du marché (les fonceurs, dits "bullish") pour permettre à l'indice des trente valeurs industrielles vedettes de franchir cette haie sans ployer sous les traditionnels effets de "résistance" technique à l'approche de ce palier... Le carburant propre à relancer la machine Dow Jones coulera à flot cette semaine: la saison des comptes du troisième trimestre va battre son plein, avec plus d'un tiers des membres de l'indice - 12 dont Citigroup, Intel, Caterpillar, Johnson & Johnson, Merck et autres 3M - répondant à l'appel. Au vu des dernières publications et des prévisions du consensus, les fleurons de Corporate America sont en route pour un treizième trimestre consécutif de hausse à deux chiffres des bénéfices, de 13% en moyenne pour le S&P500... Le Dow pourra-t-il s'affranchir des nouvelles sur l'inflation - prix à la production et à la consommation - regardées à la loupe pour anticiper les prochaines actions de la Fed, et de la température affichée sur le Nasdaq par les baromètres de la technologie que sont Google, Yahoo!, eBay et Apple, qui dévoileront aussi leurs chiffres et perspectives cette semaine? L'indice des valeurs high-tech n'a toujours pas retrouvé ses plus-hauts d'avril dernier, à 2.371 points... Il lui faudra doubler de valeur pour rejoindre son pic de "l'exubérance irrationnelle" de l'an 2000, cet improbable chiffre rond de 5.000 points. Les reverra-t-il même un jour?
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