Il aura fallu deux jours pour que l'amicale pression exercée sur MAN par Volkswagen produise ses effets: alors que le constructeur automobile a pris mercredi une participation de 15% dans le capital du conglomérat allemand MAN, celui-ci a proposé aujourd'hui au fabricant de poids lourds Scania, dont Volkswagen est également actionnaire, d'ouvrir des négociations pour un rapprochement amical. MAN a annoncé avoir "invité Scania à mener des négociations ouvertes".Cette proposition de MAN intervient quinze jours après une première approche, nettement moins amicale. MAN a en effet lancé le mois dernier une offre d'achat d'un montant de 9,6 milliards d'euros sur le groupe suédois. Mais Scania a aussitôt rejeté cette offre, de même que ses principaux actionnaires, Volkswagen et la famille Wallenberg.Décidé à défendre ses intérêts, Volkswagen, qui possède 34% de Scania, a contre-attaqué cette semaine en achetant 15,06% des actions MAN. Objectif affiché: imposer une fusion à trois entre Scania, MAN et ses propres intérêts dans le poids lourd. Pour le constructeur, il s'agit de promouvoir une solution amicale permettant de "sécuriser l'intérêt stratégique de Volkswagen dans le secteur des camions", en rapprochant de Scania et MAN ses activités dans le secteur et notamment sa filiale brésilienne de poids lourds.Selon Volkswagen, de nombreuses synergies sont possibles entre les trois groupes, dont la réunion donnerait naissance au numéro un mondial du poids-lourd. Et le constructeur automobile entend bien promouvoir un accord entre les différents partenaires. Sur la base non pas de l'offre hostile initiée par MAN, mais sur celle d'un rapprochement amical piloté par lui-même.

latribune.fr

18 Sept 2010, 0:28

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