Les instituts allemands plus optimistes pour la croissance 2007

Selon des nouvelles prévisions publiées ce jeudi, la croissance allemande atteindrait 2,6% cette année, au lieu de 2,4% initialement prévu. En revanche, la croissance ralentirait à 2,2% en 2008.

Les grands instituts de conjoncture allemands, épaulés par des instituts autrichiens et suisse, relèvent légèrement, de 2,4% à 2,6%, leur prévision de croissance pour 2007 du PIB outre-Rhin, et tablent sur 2,2% en 2008. Après une année très faste en 2006, marquée par un bond de 2,9% du PIB, les signaux se multiplient désormais vers un tassement de la croissance. Commandé par le ministère de l'Economie, le rapport des instituts publié ce jeudi en vient toutefois à la conclusion que "la relance n'est pas parvenue à son terme, mais connaît seulement une interruption".

Les conjoncturistes mentionnent pour cette année les effets néfastes de la politique des finances publiques, par le biais de la hausse de la TVA qui a joué en défaveur de la consommation privée. Outre la hausse du prix du baril de brut et de l'euro, les turbulences sur les marchés financiers "signifient de manière prévisible un tassement pour la conjoncture", ajoutent les instituts. Mais la robustesse actuelle de l'économie allemande fait que dans un tel contexte, le cycle ne risque pas de se retourner comme dans le passé vers une phase de récession.

Pour le reste de l'année, les instituts tablent sur une accélération de la demande interne, soutenue d'abord par les investissements en biens d'équipement. Un élément fiscal contribue à anticiper des décisions d'achat, car les règles d'amortissement deviendront moins favorables en 2008. Un surplus d'investissements de 6 milliards d'euros est ainsi attendu avant la fin de l'année.

La consommation privée va aussi se reprendre avec l'amélioration constante sur le front de l'emploi. Aussi les instituts tablent sur un taux de chômage de 8,7% cette année et de 7,9% en 2008. Enfin, les exportations dopées dans la zone euro compensent un recul attendu en direction des Etats-Unis.

Pour l'an prochain "la demande interne va fortement progresser et représenter le principal soutien à la conjoncture", écrivent les instituts. En effet, cet agrégat va compter pour 2 points dans la croissance de 2,2% ! A contrario, le commerce extérieur ne contribuera que pour 0,2 point de croissance, contre 1,1 en 2006 et 2007. La raison tient à un ralentissement économique mondial, et surtout à la persistance d'un euro fort, qui amène un courant supplémentaire d'importations et pénalise les exportations hors zone Euro.

Le choc de la hausse de TVA ne se reproduisant pas début 2008, la consommation privée est prévue pour repartir fortement en hausse, de 1,1%, après un recul attendu de 0,1% cette année. En revanche, l'investissement devrait se tasser (+0.6% contre +1% cette année) après les décisions anticipées fin 2007 et face à un renchérissement du coût du crédit, après les hausses répétées des taux de la BCE et du relèvement des primes de risque dans le sillage de la crise des crédits immobiliers ("subprime").

Globalement, l'inflation doit atteindre 2,1% cette année, et 2% l'an prochain. Si la hausse de la TVA n'est plus à prendre en compte, en revanche les salaires horaires devraient augmenter sensiblement, de 2,6%, contre 1,9% cette année, prévoient les instituts.

Enfin, l'Allemagne peut donner une leçon de discipline budgétaire à la France : le solde de l'ensemble de ses administrations publiques doit afficher un excédent de 0,1% du PIB cette année, puis de 0,3% l'an prochain. Ce solde affichait encore une impasse de 3,4% il y a seulement deux ans.

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