GDF-Suez : "pas d'urgence à décider", selon François Fillon

Le Premier ministre a estimé, vendredi à Rome, qu'il n'y avait "pas d'urgence à décider" sur le projet de fusion entre Gaz de France et Suez. Plusieurs scénarios sont sur la table.

Le Premier ministre François Fillon a estimé, vendredi à Rome, qu'il n'y avait "pas d'urgence à décider" sur le projet de fusion entre Gaz de France et Suez, alors que le président Sarkozy a récemment annoncé qu'une décision serait prise "rapidement". "Nous sommes prêts à explorer toutes les solutions sans a priori, sans esprit de repli sur soi", a-t-il ajouté.

François Fillon a en outre estimé qu'il "existe des échanges de participation très équilibrés entre les entreprises italienne et française", alors que le projet Suez-GDF, annoncé en février 2006, visait précisément à contrer une éventuelle offre de l'italien Enel sur Suez. Nicolas Sarkozy, alors candidat à l'élection présidentielle, s'était rallié tardivement à la fusion, notamment parce qu'elle impliquait de privatiser GDF et donc de revenir sur une promesse qu'il avait faite en 2004 quand il était ministre de l'Economie, selon laquelle l'Etat conserverait 70% du capital du gazier.

Le projet initial bute sur des modalités financières. Il prévoit l'échange d'une action Suez contre une action GDF, plus le versement d'un dividende exceptionnel d'un euro par titre aux actionnaires de Suez. Mais l'action Suez vaut actuellement plus cher que celle de GDF, ce qui risque de dissuader les actionnaires de Suez de soutenir l'opération.

Pour faciliter le rapprochement, l'électricien EDF pourrait s'inviter à la table des négociations, affirmait lundi dernier le quotidien économique Les Echos. EDF reprendrait au préalable la filiale gazière de Suez, Distrigaz, ce qui permettrait de réduire l'écart de valorisation entre GDF et Suez.

En déplacement en Algérie mardi dernier, Nicolas Sarkozy a relancé une hypothèse qui consisterait à rapprocher GDF du groupe public algérien d'hydrocarbures Sonatrach. Un autre scénario rapprocherait GDF d'EDF. Mais l'hypothèse d'une "fusion" entre ces deux groupes semble exclue, selon plusieurs syndicats. Les syndicats ont aussi été interrogés par l'Elysée à propos d'un éventuel "statu quo", qui consisterait à laisser GDF seul.

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