La situation se tend chez Safran dans la perspective du conseil de surveillance prévu jeudi. Le siège de l'entreprise, issue de la fusion de Sagem et de la Snecma, aurait reçu une visite de l'Autorité des marchés financiers (AMF) à son siège mardi 10 juillet 2007, selon les Echos de ce lundi. Une source a confirmé cette information à latribune.fr. Contacté ce lundi matin, Safran confirme cette visite. Contactée également lundi, l'AMF se refuse à commenter l'information.

Cette visite ferait suite à la plainte déposée par l'avocat d'actionnaires de Safran dénommé le "Groupe des Arvernes", le 7 février 2007, et dont latribune.fr détient une copie. Cette plainte est adressée au directeur des enquêtes et de la surveillance des marchés. Ces actionnaires s'opposent à Jean-Paul Béchat, président du directoire, qui souhaitait poursuivre son mandat jusqu'en 2008, à la suite de bons résultats.

Fin 2006, pour résoudre le conflit entre les anciens Sagem et les anciens Snecma, le gouvernement de Villepin avait obtenu que Jean-Paul Béchat, ex-patron de Snecma, quitte la direction de Safran le 2 septembre. Tandis que Mario Colaiacovo, ancien patron de Sagem, abandonnait son poste de président du conseil de surveillance le 15 janvier dernier. Il a été remplacé par Francis Mer, tout en étant membre de ce conseil.

La plainte de dix pages du "groupe des Arvernes" s'inquiète de "manquements relatifs à la diffusion de fausses informations". Elle vise notamment la communication par la direction de Safran de "faits relatifs aux comptes de Sagem défense sécurité", la branche défense du groupe, mettant en cause son ex-directeur financier. Des "écritures comptables inexpliquées", soutient le groupe, auraient affecté le résultat 2006. Le "groupe des Arvernes" met en cause cette analyse et conclut sa plainte par une demande d'enquête sur les "agissements" de Jean-Paul Béchat.

Plus anecdotique, ce même "groupe des Arvernes" a protesté dans un courrier adressé au président de Compagnie nationale des commissaires aux comptes contre la mise en cause, par Francis Mer, des experts comptables émettant des réserves sérieuses sur les comptes de Safran lors de l'assemblée générale du 25 mai 2007. Le 21 juin 2007, dans sa réponse sous forme de communiqué de presse, le président des Commissaires aux comptes appelle "à plus de tenue" le président du Conseil de surveillance de Safran. Le groupe n'a pas souhaité commenter cet échange de courrier.