Le patron de la Réserve Fédérale optimiste sur l'économie américaine

La croissance devrait se situer cette année juste en dessous de la tendance long terme. L'inflation donne des signes de reflux. L'éclatement de la bulle immobilière ne contamine pas le reste de l'économie.

Si Jean-Claude Trichet, le président de la Banque Centrale Européenne, reste obsédé par la lutte contre l'inflation, ce n'est pas forcément le cas de son homologue américain. Ben Bernanke, qui s'exprimait aujourd'hui sur l'état de l'économie américaine en Afrique du Sud, a mis notamment en avant le "reflux graduel de l'inflation de base", autrement dit la hausse du coût de la vie hors prix de l'alimentation et de l'énergie.

Mieux, en dépit des récentes augmentations des prix du pétrole et de l'essence à la pompe (le gallon d'essence, soit 3,78 litres, a dépassé les trois dollars ces derniers temps outre-Atlantique), les prix de l'énergie sont inférieurs à leurs pics de l'an dernier, a précisé le patron de la banque centrale américaine. Bref, les anticipations d'inflation à long terme restent contenues, même si, à court terme, le risque haussier en matière de coût de la vie existe bien...

C'est donc une image contrastée qu'a donnée le président de la Fed. Il est aussi logiquement optimiste, mais de façon tout aussi modérée, sur les perspectives de croissance de l'économie américaine: le taux de croissance du PIB devrait se situer cette année un peu en dessous de la tendance de fond de l'économie, aux alentours de 2,7%, contre une croissance de 3,3% en 2006. Pour 2008, les prévisions se situent autour de 3%.

Pourquoi cet essoufflement? Au-delà du danger inflationniste, qui pourrait toujours couper l'herbe sous le pied de la croissance en rognant le pouvoir d'achat des ménages, la bulle immobilière, qui se dégonfle, pèse elle aussi sur l'activité. "L'ajustement du secteur immobilier se poursuit et il semble à présent que le ralentissement de la construction résidentielle doive peser sur la croissance économique un peu plus longtemps qu'on ne le pensait auparavant", a déclaré Ben Bernanke. Selon lui, la chute de près d'un tiers du nombre des mises en chantier de logements neufs depuis le début de 2006 a contribué à retirer un point de pourcentage de la croissance réelle du PIB sur les quatre derniers trimestres. La croissance n'a été par exemple que de 0,6% au premier trimestre de cette année.

Cela dit, il ne s'agit pas d'un éclatement brutal, qui contaminerait le reste de l'économie, par le biais d'un effet richesse à l'envers. Ben Bernanke a en effet estimé dans son discours qu'il n'y avait pas de signes de contagion importante à d'autres secteurs de l'économie. L'économie est tout simplement en croissance très modérée, pour ne pas dire poussive.

Dans ces conditions, la Réserve Fédérale, qui s'intéresse autant à la croissance économique qu'à la lutte contre l'inflation, n'a pas de raison à relever fortement les taux d'intérêt. Le dollar a fait les frais de ces anticipations de stabilité sur les taux et a perdu du terrain face à l'euro.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.