Le lundi de Pentecôte reste un casse-tête pour les entreprises et leurs salariés

La date de la journée de solidarité en faveur des personnes âgées et dépendantes est en principe fixée par un accord collectif. La CFTC a déposé un préavis de grève pour le 28 mai, jour censé être travaillé alors que les écoles seront fermées.

Trois ans après l'instauration d'une journée de solidarité pour financer la prise en charge par la collectivité des personnes âgées et dépendantes, la confusion demeure sur ses modalités de mise en oeuvre. Initialement fixée uniformément pour tous les salariés du privé et du public au lundi de Pentecôte - le 28 mai cette année -, la date de ce jour travaillé supplémentaire fait désormais l'objet d'accords collectifs. Seule la date du 1er mai ne peut être retenue. Ce n'est qu'en l'absence d'accord que le lundi de Pentecôte s'impose aux salariés ou aux agents administratifs.

Toutes les cas de figure coexistent désormais, d'un jour précédemment chômé (RTT, congé, férié hors 1er mai) et désormais travaillé, à quelques minutes de travail supplémentaires par jour, en passant par une journée de congé offerte par l'employeur à ses salariés. Mais les modalités retenues ne vont pas sans poser certains problèmes. Ainsi, celles choisies par La Poste, premier employeur de France avec 300.000 salariés, viennent d'être annulées par le Conseil d'Etat. La Poste avait décidé de laisser le lundi de Penteôte férié et chômé, en affectant par ailleurs un jour de repos exceptionnel à l'effort de solidarité national. Pour la haute juridication administrative, sa décision unilatérale pouvait s'appliquer à ses agents publics mais non à ses agents contractuels (environ 100.000, régis par le droit privé), pour lesquels la direction de l'entreprise aurait dû négocier avec les syndicats les modalités de mise en oeuvre de cette journée.

Pour les salariés dont l'entreprise a choisi le 28 mai travaillé, cette journée ne sera pas sans poser des problèmes de garde d'enfants. En effet, l'ensemble des écoles, de la maternelle aux lycées, seront fermées ce jour-là, pour cause de jour férié. Les syndicats continuent de contester la manière dont les pouvoirs publics ont imposé la journée de solidarité. Comme les années précédentes, la CFTC a déposé un préavis de grève pour le lundi de Pentecôte afin de protester contre cette "journée de corvée" qui consiste à "faire travailler gratuitement les gens un jour férié". Le syndicat demande une "négociation sur le financement de la dépendance", a-t-il annoncé à l'AFP. Pour la centrale chrétienne, il est "injuste" que la journée de solidarité concerne seulement les salariés, mais "ni les professions indépendantes ni certaines sources de richesse comme les placements boursiers". La journé de solidarité devrait rapporter cette année près de 2,2 milliards d'euros à l'Etat.

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