Le statu quo de la Fed dope l'euro et les places boursières

Comme prévu par les observateurs, la banque centrale américaine a décidé mercredi soir de laisser son principal taux directeur inchangé à 5,25%. Surprise, en revanche: elle a abandonné son "biais haussier" en faveur de la neutralité. Les Bourses apprécient, tandis que l'euro est au plus haut depuis deux ans face au dollar.

L'euro évolue ce matin à ses plus hauts niveaux depuis deux ans face au dollar, dopé par les propos de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a cessé d'évoquer la probabilité d'un nouveau tour de vis monétaire aux Etats-Unis. Dans la matinée, il se traite à quelque 1,3383 dollar, après avoir brièvement dépassé la barre de 1,34 dollar. Il valait 1,3303 dollars juste avant la publication du communiqué de la Fed, hier à 19h15 (heure française).

La réunion du conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale américaine s'est soldée mercredi soir sans surprise par un statu quo monétaire, le sixième du genre, après dix-sept relèvements consécutifs du taux cible des fonds fédéraux, porté en juin dernier à 5,25%.

Mais ce n'est pas tant le verdict monétaire que le diagnostic sur l'état de santé de l'économie américaine qu'attendaient les acteurs des marchés. Selon eux, en effet, la Fed est coincée entre le marteau de l'inflation et l'enclume d'une croissance qui se ralentit.

Les observateurs attendaient donc que la Fed maintienne son orientation haussière de politique monétaire, soulignant que les risques d'inflation restent élevés. La hausse des prix atteint en effet 2,7% en rythme annualisé, dans sa version défalquée des éléments volatils. Ce qui devrait en principe inciter la Réserve fédérale à continuer à pencher plutôt en faveur d'un durcissement des conditions de crédit que d'un assouplissement.

Et pourtant, la Réserve fédérale a en fait abandonné dans son communiqué publié hier soir la mention de ce biais haussier. A partir de maintenant, elle ne penche plus particulièrement en faveur d'un relèvement de ses taux. Ses décisions à venir seront en fait fonction de l'évolution des données économiques.

Le communiqué de l'institution ne donne pas d'explication sur cet infléchissement du discours. Sans doute faudra-t-il attendre les confidences distillées au compte-goutte par les responsables de la Réserve fédérale dans les jours et les semaines qui viennent pour savoir si cette nouvelle orientation est suscitée par une inquiétude sur la tenue de l'économie du pays, sur l'évolution du marché immobilier ou par d'autres raisons encore. Une chose est sûre: la perspective d'un nouveau relèvement des taux américains semble bien s'éloigner.

Délivrés de la crainte d'une hausse des taux, les marchés boursiers sont à la fête. Hier soir, Wall Street a fêté la nouvelle avec une nette hausse de 1,3% pour le Dow Jones à 12.447,52 points et de 1,98% pour le Nasdaq à 2.455,92 points. Tokyo lui a embrayé le pas en clôturant sur un gain de 1,49%. Et en Europe, le mouvement se poursuit: Paris gagne 1,35% en milieu de matinée, tandis que le Dax allemand bondit de 1,7% et le FTSE100 londonien gagne 1%.

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