Maroc : victoire surprise des nationalistes conservateurs de l'Istiqlal

Alors que la participation aux législatives de vendredi n'a pas dépassé 37%, les islamistes "modérés" n'ont pas réalisé la percée attendue. Les nationalistes conservateurs du parti historique Istiqlal sont arrivés en tête, selon des résultats encore provisoires.

Surprise au Maroc: contrairement aux prévisions des sondages, le parti nationaliste Istiqlal, qui fait partie de la coalition sortante, est arrivé en tête des élections législatives marocaines de vendredi. L'Istiqlal (Indépendance) a obtenu 52 sièges, devant le Parti de la justice et du développement (PJD, islamistes "modérés") avec 47 sièges, selon des résultats encore provisoires annoncés par le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa. Selon des observateurs internationaux, le scrutin s'est déroulé en bon ordre même si des irrégularités isolées ont été constatées.

Le principal parti islamiste légal du royaume, qui a fait campagne sur le thème de la lutte contre la corruption, espérait devenir la première formation à la chambre des représentants. Mais il a dû déchanter après la fermeture des bureaux de vote, accusant ses adversaires de fraudes. "L'argent sale a coulé à flots dans le système électoral. Nous en avons la preuve et nous le contesterons", a déclaré à ses partisans le numéro deux du PJD, Lahcen Daoudi. "Ce n'est pas simplement triste pour nous, ça l'est aussi pour la démocratie marocaine", a-t-il ajouté.

La chambre sortante était dominée par les deux principaux parti laïques, l'Union socialiste des forces populaires (USFP, socialiste) et l'Istiqlal (nationaliste), qui disposaient respectivement de 50 and 48 sièges. L'USFP, qui espérait que les électeurs approuveraient les réformes économiques et sociales prudentes du gouvernement de coalition sortant, essuie un cinglant revers en reculant de premier à cinquième groupe à l'assemblée.

Quels que soient les résultats définitifs du scrutin, ils ne modifieront pas en profondeur une société profondément traditionaliste où, bien qu'affichant son modernisme, le roi veille à conserver ses pouvoirs politiques et religieux étendus. Le système électoral complexe en vigueur au Maroc rend en outre pratiquement impossible à un seul parti de disposer à la Chambre d'une majorité absolue. Les chiffres provisoires ont fait apparaître un taux de participation qui n'a jamais été aussi bas, avec 37%.

Le Mouvement Populaire (libéral conservateur) et le Rassemblement national des Indépendants (RNI) ont obtenu respectivement 43 et 38 sièges, contre 36 seulement pour l'USFP, principal partenaire de coalition de l'Istiqlal. Le reste des sièges se partagent entre différents petits partis et des dizaines de candidats indépendants, parmi lesquels Fouad Zli el Himma, ancien vice-ministre de l'Intérieur, qui a renoncé à son poste le mois dernier pour se présenter aux élections.

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