Une association regroupant 22 sociétés du secteur de l'électronique a annoncé la création au Japon d'une association afin de mieux organiser les rappels de millions de batteries défectueuses de type lithium-ion lancés ces derniers temps. "Cette organisation, qui rassemble des fournisseurs de batteries, fabricants d'appareils électroniques et opérateurs de télécommunications, a pour objectif d'assurer une récupération à 100% au Japon des batteries lithium-ion viciées de téléphones mobiles et ordinateurs portables dont le rappel a été lancé l'an passé", ont-ils expliqué dans un communiqué commun.

Parmi les membres de cette association figurent les groupes d'électronique nippons NEC, Sanyo, Sony, Matsushita, Sharp, Epson, Kyocera, Toshiba, Hitachi, Fujitsu et Mitsubishi Electric, les opérateurs mobiles NTT DoCoMo, KDDI et Softbank, ainsi que les filiales au Japon des fabricants de matériel informatique et électronique Apple, Gateway, Lenovo, Dell et Nokia.

Plusieurs importants rappels de batteries lithium-ion susceptibles de surchauffer et de s'enflammer ont été lancés en 2006 au Japon, totalisant des centaines de milliers, voire des millions d'unités. Ainsi, en octobre 2006, Sony avait proposé aux fabricants de PC qui en faisaient la demande de remplacer les batteries d'ordinateurs portables équipées de piles au lithium-ion. Apple avait ainsi été amené fin août 2006 à rappeler 1,8 million de batteries des portables iBook G4 et Powerbook G4.

Le lithium-ion a longtemps fait l'unanimité pour son poids modeste et ses performances. Il est utilisé dans 90 % des appareils électroniques portatifs. Pourtant, de nombreux experts estiment que cette technologie a atteint ses limites et que la pousser plus loin augmenterait les risques d'inflammabilité du lithium-ion, très sensible à la poussière. En effet, il ne se passe pas une semaine sans qu'ait lieu un rappel massif de batteries pour surchauffe. Depuis un an, 56 millions d'unités potentiellement dangereuses ont été retournées aux fabricants, dont 46 millions rien que pour les téléphones portables.

L'association promet de mener des campagnes massives d'information pour remettre la main sur toutes les unités défectueuses concernées d'ici la fin de l'année. Les frais sont à la charge des industriels et les batteries sont remplacées gratuitement. En effet, en dépit des efforts de chacun pour informer les consommateurs, le taux de retour est très variable et de nombreuses batteries potentiellement dangereuses sont encore dans la nature, s'inquiètent les industriels nippons. Par ailleurs, de nouvelles réglementations actuellement à l'étude permettront aux commerçants et fabricants de conserver les coordonnées des acheteurs de certains produits (matériels électroniques et électro-ménagers notamment) afin de mieux gérer les éventuels rappels.