Le résultat du groupe Lagardère plombé par les problèmes d'EADS

Le bénéfice net du groupe Lagardère s'est effondré en 2006 par rapport à 2005, en raison notamment d'une chute de la contribution de sa filiale d'aéronautique et de défense du EADS, maison-mère d'Airbus, selon les chiffres communiqués ce lundi par le groupe.

Cap délicat pour le groupe Lagardère. Le bénéfice net part du groupe du groupe s'est établi à 291 millions d'euros en 2006, contre 670 millions d'euros en 2005, soit une chute de 56,6%. La contribution EADS au résultat net de Lagardère a reculé à 23 millions d'euros, contre 266 millions en 2005.

Arnaud Lagardère, gérant-commandité du groupe, a déclaré qu'EADS n'avait "pas besoin d'augmentation de capital aujourd'hui" lors de la conférence de presse de présentation des résultats. "Je ne ne suis pas favorable à une augmentation de capital d'EADS. Ce n'est pas le sujet aujourd'hui".

Le groupe Lagardère, dont la participation de 15% sera ramenée à 7,5% en juin 2009, représente les intérêts français dans EADS (la maison-mère d'Airbus) au sein de la Sogeade, holding où il est associé à l'Etat qui détient 15%. La Sogeade est liée par un pacte d'actionnaires au groupe allemand DaimlerChrysler qui détient 15% aux côtés d'investisseurs privés et publics allemands détenant 7,5%. Le reste du capital est coté en Bourse.

"La part de 7,5% qui nous appartient encore n'est pas à vendre. On ne quitte pas le navire dans la tempête", a souligné Arnaud Lagardère, en affirmant son appui au plan de restructuration Power8 annoncé le 28 février et au président d'Airbus et co-président exécutif d'EADS, Louis Gallois.

Hors EADS, le bénéfice net part du groupe s'est élevé à 268 millions d'euros, contre 404 millions en 2005, soit un recul de 36,6 %. Ce recul tient à une perte de 40 millions d'euros liée à des éléments non récurrents, notamment 42 millions d'euros de charges de restructuration de la division presse , et à la charge financière des intérêts sur les bons convertibles obtenus en échange de la cession des parts d'EADS.

Lagardère Médias comporte trois branches : l'édition (Hachette Livre), la distribution (HDS avec Relay, Virgin) et Lagardère Active Media, née du regroupement en janvier de l'audiovisuel (radios comme Europe 1, chaînes TV comme Canal J, Gulli, Europe 2 TV), de la presse magazine (Elle, Paris Match, Journal du Dimanche...), et des activités Internet du groupe.

Lagardère Médias a réalisé un chiffre d'affaires de 8,09 milliards d'euros en 2006, en hausse de 2,4 %. Pour 2006, le groupe a présenté les résultats de son pôle média dans la structure préexistant à la constitution de Lagardère Active Media, c'est-à-dire en quatre branches : Livre, Presse, Active (Radio, TV, Internet) et distribution (HDS).

En 2006, le résultat opérationnel courant des sociétés intégrées du pôle Media s'est élevé à 539 millions d'euros, en hausse de 7 %. Hors impacts de la cession de l'éditeur Dalloz, de l'acquisition de l'éditeur américain Time Warner Book , des investissements dans la TNT et à taux de change euro/dollar de 1,25, la progression s'établit à 4,8 %.

La division Livre réalise une bonne performance avec un résultat opérationnel de 220 millions d'euros, en hausse de +16,6 %. Lagardère Active enregistre un résultat opérationnel de 71 millions d'euros contre 47 en 2005, malgré un investissement de 19 millions d'euros (contre 7 en 2005) dans les chaînes de la télévision numérique terrestre (Europe 2 Tv, Gulli). Le résultat de HDS progresse pour sa part de 8,4 % à 116 millions d'euros.

Quant à la presse, son résultat est en retrait, comme prévu, de 18,5 % à 185 millions d'euros. Elle a souffert en France des mauvaises performances des magazines Entrevue et Choc en France, du repli de Télé 7 Jours, d'une hausse des investissements Internet et d'une moindre contribution de Paris Match, qui avait connu une année record en 2005. Aux Etats-Unis, les magazines masculins, automobiles, décoration et Woman's Day, ont également réalisé de mauvais résultats.

Concernant le dossier des Nouvelles Messageries de la presse parisienne (NMPP), qui distribuent la majorité de la presse française et dont Lagardère est l'opérateur, via sa filiale Hachette SA, et détient 49 % du capital, Arnaud Lagardère a indiqué qu'il déciderait en mai 2007 - après les présidentielles - de rester ou non opérateur. Il a évoqué la possibilité d'associer un autre éditeur de presse à la gestion des NMPP ou bien une revente à un tiers extérieur à la presse, comme "un fonds d'investissement". Les éditeurs, regroupés en cinq coopératives de presse, qui détiennent la majorité du capital des NMPP, ont décidé de bloquer la redevance versée au groupe Lagardère, pour le contraindre à discuter du financement du plan de modernisation des Messageries.

Pour 2007, Le groupe Lagardère table sur une hausse comprise entre 3 et 7% de son résultat opérationnel courant des sociétés intégrées (Resop) du pôle médias pour 2007, indique Arnaud Lagardère.

Cette prévision n'inclut pas les résultats de Sportfive, la société de marketing et de droits sportifs acquise fin 2006 par Lagardère "dont la croissance sera à deux chiffre", mais inclura ceux de Time Warner Book, acquis en 2006, sur une année pleine, a précisé M. Lagardère lors d'une conférence de presse.

Commentant la mise en vente de la société de production Endemol par son propriétaire, l'espagnol Telefonica, Arnaud Lagardère estime que le dossier "mérite un regard. Dans tous les métiers où l'on est, on ne peut pas ne pas regarder toutes les opportunités".
Mais une reprise des 75 % d'Endemol détenus par Telefonica présente plusieurs "obstacles", a-t-il ajouté. "On ne serait pas les seuls" à être intéressés, et le prix d'achat, estimé entre 2 et 2,5 milliards d'euros, est "très cher". "Avec Didier (Quillot, patron du pôle média de Lagardère: ndlr), on va se laisser le temps de la réflexion", a ajouté Arnaud Lagardère.

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