Pour que vive "La Tribune"

Les candidats au rachat de "La Tribune" ont été priés de rendre avant ce lundi soir à la banque Lazard leurs offres fermes et définitives. Ainsi en a voulu LVMH, propriétaire depuis quatorze ans de votre quotidien. Depuis très exactement quatre mois maintenant, les salariés de "La Tribune", sans dénier à LVMH le droit de vendre ou d'acheter les sociétés qu'il veut, tirent la sonnette d'alarme sur le risque de conflit d'intérêts devant lequel le groupe de Bernard Arnault se trouve.

Comment s'assurer que LVMH, en passe d'acquérir "Les Échos", ne soit pas tenté de vendre "La Tribune", son futur unique concurrent, à un repreneur qui ne lui fera pas d'ombre ? C'est pour cela que les salariés, attachés à l'indépendance, la qualité et la pérennité de votre quotidien, ont demandé que cette vente soit entourée d'un certain nombre de garanties.

Malgré les rencontres avec les autorités de la concurrence, les ministres de l'Économie et de la Culture, le Medef ou encore l'Autorité des marchés financiers, les seules garanties que nous avons à ce jour sont... la bonne foi du vendeur. Certes, Bercy devra donner son aval au repreneur que LVMH nous aura choisi. La belle assurance !

C'est pourquoi les salariés ont massivement décidé de prendre cet espace aujourd'hui. A la une et les deux premières pages du journal sont consacrées ce lundi à la situation du journal. "Vous, lecteurs, seriez les premières victimes d'une vente à la sauvette de "La Tribune", qui serait une atteinte à la concurrence, au pluralisme de la presse et à la qualité de l'information économique auxquels vous avez droit en tant que citoyen, et dont vous avez besoin à titre professionnel" conclut le texte.

Sous le titre "Nos revendications", les salariés rappellent qu'ils réclament "la transparence dans le processus de cession". Ils estiment que le repreneur "doit s'engager au maintien de l'emploi" et au "respect de l'indépendance éditoriale de la rédaction".

Un autre article explique pourquoi "la France a besoin de deux quotidiens économiques", un autre est consacré au "silence honteux des politiques". Les salariés du journal passent en revue également les offres de reprise connues, sous le titre "De bien fragiles offres de reprises".

Retrouvez tout le dossier dans notre journal de ce lundi.

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