Man : la marge opérationnelle dépasse les 10% au premier semestre

Pour la première fois de son histoire, Man enregistre une marge opérationnelle au premier semestre supérieure à 10% à 10,7%. Du coup, le spécialiste allemand des poids lourds et des machines-outils révise à la hausse ses prévisions pour l'ensemble de l'année.

Le conglomérat allemand MAN (poids lourds et machines-outils) a relevé légèrement mardi sa prévision de chiffre d'affaires pour 2007 après un deuxième trimestre solide, porté par la forte demande mondiale de poids lourds et de moteurs diesel. Le groupe table désormais sur une hausse de "plus de 10%" de son chiffre d'affaires annuel. Il attendait jusqu'ici une progression de 10%.

MAN a par ailleurs maintenu ses objectifs d'une progression de 5% des entrées de commandes, et d'une hausse du bénéfice opérationnel plus forte que celle du chiffre d'affaires. Au deuxième trimestre, MAN a dégagé un bénéfice net de 440 millions d'euros, plus que doublé sur un an (198 millions d'euros au deuxième trimestre 2006). Le bénéfice opérationnel sur la période est ressorti plus élevé que prévu par le marché, à 403 millions d'euros (dont 43 millions d'euros de dividendes versés par le groupe de poids lourds suédois Scania), contre 262 millions d'euros un an plus tôt. Les analystes interrogés par Thomson Financial tablaient sur 379 millions d'euros.

MAN a noté dans un communiqué que sur tout le premier semestre, sa marge opérationnelle atteignait 10,7%, "dépassant les 10% pour la première fois de l'histoire du groupe."

Le chiffre d'affaires au deuxième trimestre a augmenté de 9% sur un an à 3,5 milliards d'euros. Les analystes attendaient 3,48 millions d'euros. Les entrées de commandes ont elles augmenté de 17% sur un an. Sur l'ensemble du premier semestre, MAN relève que les entrées de commandes ont bondi de 20% sur un an, portées par la demande de moteurs diesel (+27%) et de poids lourds (+23%). Les entrées de commandes pour les bus ont au contraire reculé au premier semestre, de 8% sur un an.

Le groupe allemand profite d'une demande internationale toujours soutenue (entrées de commandes étrangères en hausse de 21% au premier semestre), mais aussi d'un marché domestique porteur, avec des entrées de commandes en hausse de 16% sur un an pour l'Allemagne au premier semestre.
Le carnet de commandes de MAN affiche dans ce contexte "un niveau record" de 13,5 milliards d'euros.

MAN fait mieux que Scania
MAN reste le bon élève du DAX. Et pour cause. Le conglomérat allemand a enregistré une marge opérationnelle record sur son deuxième trimestre, et ce malgré les problèmes de sa division de bus. Au passage il a même visiblement dépassé Scania sur son propre terrain alors que ce dernier n'hésitait pas, lorsqu'il faisait l'objet d'une OPA de la part de son concurrent allemand en début d'année, de lui donner des leçons de rentabilité. Le fabricant suédois a annoncé en début de semaine une marge opérationnelle de 13,6%. Or il est essentiellement présent sur le créneau des plus de 16 tonnes. MAN revendique de son côté une marge moyenne de 12,2% pour l'ensemble de sa division camion. Mais son président Hakan Samuelsson a reconnu que traditionnellement la marge sur les gros poids lourds était supérieure de plusieurs points à celle dans les moins de 16 tonnes. Pas étonnant qu'il soit serein aujourd'hui.
Et ce même si les discussions pour une fusion potentielle avec Scania et la division poids lourds de Volkswagen sont au point mort. Au moins apparemment. Si mariage, il doit y avoir, et MAN estime encore aujourd'hui qu'il se justifie stratégiquement, il est clair qu'il se décidera entre Ferdinand Piëch, le président du conseil de surveillance de Volkswagen et de MAN, et la famille Wallenberg qui détient plus de 30% des droits de vote de Scania alors que le premier constructeur européen en possède 34%. Le patron de MAN a compris depuis son OPA ratée qu'il ne tirerait plus les ficelles. Il s'est fait une raison et se concentre entre-temps sur sa rentabilité. Le carnet de commandes est plein. En Europe de l'Est surtout, la demande explose et Hakan Samuelsson ne voit pas de raison pour un retournement de conjoncture. Il a décidé du coup d'avancer de deux ans les investissements prévus initialement pour 2009 et 2010 pour augmenter ses capacités d'ici à la fin 2008 et vendre d'ici là plus de 100.000 unités par an. En 2007, il devrait vendre 92.000 camions et quelque 7.000 bus. Bénédicte de Peretti A Munich

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