Auchan prévoit une baisse de ses résultats en 2007 à cause de la loi Galland

Auchan France, qui enregistre une baisse de sa rentabilité depuis 2004, devrait voir son bénéfice net reculer de "plus de" 10% cette année, a prévenu son président Arnaud Mulliez, dénonçant les hausses de tarifs exigées par les industriels.

Les occasions de prises de parole chez Auchan sont rares. Alors que les négociations tarifaires entre les industriels et les distributeurs battent leur plein, Auchan France a décidé de jouer à fond la réforme de la loi Galland. Une "véritable rupture" dans les règles régissant les relations entre les distributeurs et leurs fournisseurs est le seul moyen de contenir la hausse des prix de vente aux consommateurs en 2008, estime ainsi le groupe familial de distribution Auchan.

Lors d'une conférence de presse, ses dirigeants ont plaidé pour la suppression des marges arrières créées par la loi Galland. Actuellement, les distributeurs ne peuvent pas déduire de leur prix de vente ces commissions que leur versent leurs fournisseurs ce qui provoque, selon Auchan, une inflation sur les produits de grandes marques.

Le distributeur a par ailleurs prôné une libre négociation des tarifs et des conditions générales de vente des industriels, ce que ces derniers refusent. "Aujourd'hui, les industriels nous imposent leurs tarifs, lesquels sont désolidarisés de toute réalité économique (..), ce qui alimente l'inflation (...) Prendre sur nos marges, ce n'est plus possible", a déclaré Jean-Denis Deweine, directeur des achats alimentaires d'Auchan.

Auchan, groupe familial non côté, particulièrement discret sur ses performances financières, en a profité pour indiquer qu'il allait enregister cette année, comme c'est le cas depuis 2004, une baisse de sa rentabilité . Le bénéfice d'Auchan France devrait reculer de "plus de" 10% cette année, a prévenu son président Arnaud Mulliez, ce lundi.

Alors que Jacques Attali doit remettre ce lundi en fin de journée au p résident de la république, Nicolas Sarkozy, son rapport d'étape sur le pouvoir d'achat, les dirigeants d'Auchan se sont déclarés favorables à une concurrence
accrue, favorisée par une libéralisation de l'urbanisme, l'ouverture des magasins le dimanche et la possibilité de vendre des produits pharmaceutiques et de la parfumeries de grandes marques. "Si on a de la croissance on pourra jouer sur nos marges et faire baisser les prix. Il faut déverrouiller ce pays, oxygéner le commerce", lance Arnaud Mulliez.

L'emploi menacé avec la réforme de la loi Galland
La réforme de la loi Galland n'entraînera pas une baisse des prix mais devrait aboutir à la destruction de 50.000 emplois et à la disparition de 3.000 PME, prévient la Confédération française du commerce interentreprises, dans un communiqué. La CGI, qui regroupe 56 fédérations professionnelles, souhaite que le nouveau texte remplaçant la loi Galland maintienne le respect du seuil de revente à perte (SRP) et le principe de "non-discrimination" autorisant les fournisseurs à imposer le même tarif aux distributeurs, qui n'ont pas le droit de le négocier. "Les pistes de réformes envisagées par le gouvernement, en autorisant notamment les grandes enseignes à imposer leurs conditions d'achat, vont modifier substantiellement l'équilibre entre les grands donneurs d'ordre et leurs fournisseurs", selon la CGI. Le commerce interentreprises représente l'ensemble des 120.000 entreprises, qui achètent ou vendent des biens à d'autres entreprises principalement en France mais aussi à l'international. Cette branche compte plus d'un million de salariés.

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