OGM : le conflit s'envenime entre les semenciers et le gouvernement

Les professionels des semences OGM dénoncent la volonté d'abandonner le seuil de 0,9% -au dessus duquel les plantes transgéniques doivent être indiquées sur les produits alimentaires-, une mesure prônée par l'intergroupe de travail du Grenelle de l'Environemment dans un rapport à paraître jeudi. Les semenciers accusent la France de vouloir remettre en cause une disposition prévue par la législation européenne.

La tension monte autour du dossier OGM. Alors que tous les participants au groupe de travail sur les OGM du Grenelle de l'Environnement sont d'accord pour abandonner le seuil de 0,9% - la limite au-dessus de laquelle la mention OGM est obligatoire sur les étiquettes des produits alimentaires- , les professionnels des semences et de la protection des plantes menacent de faire appel à la justice européenne.

La France ne peut remettre en cause le seuil d'étiquetage de 0,9% des produits OGM, car celui-ci est issu d'une réglementation européenne, ont-il affirmé ce mardi dans un communiqué signé par l'UIPP (Union des industries de la protection des plantes), le GNIS (Groupement national interprofessionnel des semences et plants), l'Oleosem (Association de l'industrie des semences de plantes oléagineuses) et la Seproma (Chambre syndicale des entreprises françaises de semences de maïs).

Ces derniers contestent "l'existence, au sein de l'intergroupe OGM, d'un quelconque consensus relatif à l'absence d'évaluation scientifique sérieuse" sur cette limite de 0,9%. "Le seuil de 0,9% n'est pas un seuil sanitaire mais un seuil d'information, permettant le libre choix des consommateurs. Il est le fruit d'un accord politique. La France ne peut en aucune manière modifier ce seuil de son propre chef", affirment-ils.

"Si la future loi sur les OGM, votée à l'issue du Grenelle de l'environnement, devait redéfinir unilatéralement ce seuil, elle serait remise en cause par les instances européennes", poursuivent les semenciers.

Le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo a pourtant tenté de calmer le jeu ce mardi en repoussant l'éventuelle décision sur un moratoire après le Grenelle de l'environnement alors que les propositions des groupes de travail sont attendues jeudi.

"C'est le président qui décidera", a-t-il indiqué après avoir reçu les dirigeants de la FNSEA, le principal syndicat agricole, en les convainquant de participer au Grenelle de l'Environnement. Le syndicat avait en effet menacé la semaine dernière de se "retirer définitivement" du Grenelle de l'environnement si ses conclusions étaient "déjà écrites".

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