Le collectif ACDC estime que les inégalités sociales sont au plus haut depuis 25 ans

Après une baisse entre 2000 et 2002, elles ont recommencé à se creuser, selon l'indicateur annuel BIP 40 rendu public mercredi. Ce baromêtre, qui agrège des 60 indicateurs, pose une fois de plus la question de la fiabilité de la statistisque officielle en matière de pauvreté et d'inégalités.

Le collectif Les autres chiffres du chômage (ACDC) continue à jouer les trouble-fêtes sur la question sociale et la manière dont la statistique officielle en rend compte. Après la dénonciation du chiffre du chômage publié chaque mois par le gouvernement, basé sur les données de l'ANPE et qui, selon ACDC, sous-évalue fortement la part de demandeurs d'emploi, le collectif a rendu public mercredi la dernière édition du BIP 40, un indicateur de mesure de la pauvreté et des inégalités. Or, celui-ci indique qu'en 2005, les inégalités sociales étaient à leur plus haut niveau depuis 25 ans, contrairement à ce qu'indique l'Insee.

C'est d'ailleurs en réaction au taux de pauvreté publié en 2001 par l'Institut national de la statistique que le Réseau d'alerte sur les inégalités (RAI, collectif de chercheurs, syndicalistes et associations dont certains membres ont fondé ACDC) a souhaité créé un instrument alternatif de mesure. L'Insee conclut à une baisse de la pauvreté relatives depuis 20 ans. Or, selon le RAI, L'institut se fonde sur des données qui ne reflètent plus la réalité. En particulier, en se basant sur les revenus fiscaux des ménages, il sous-estime les revenus du capital, dont le fort accroissement depuis 25 ans explique, selon ACDC, le creusement des inégalités sociales. D'où la création du BIP 40 en 2002.

Ce baromètre annuel, qui agrège 60 indicateurs aussi bien sur le chômage, la précarité de l'emploi, les salaires, le logement, etc., en les pondérant en fonction de leur pertinence, montre que loin d'avoir reculées, les inégalités se sont creusées entre 1980 et 2005, hormis trois périodes de baisse (de 1981 à 1984, de 1989 à 1991 et de 2000 et 2002). Tout l'intérêt du BIP 40, qui ne se veut en aucun cas un baromêtre officiel, est d'évaluer les causes d'évolution des inégalités. Ainsi, entre 1997 et 2002, la réduction du chômage à largement contribué à la baisse du BIP 40. A l'inverse, depuis 2002, la précarité de l'emploi (contrats courts, temps partiel) favorise largement l'accroissement des inégalités.

"D'autres chiffres sont nécessaires pour mieux rendre compte de la réalité des inégalités et de la pauvreté et mettre en place les politiques publiques pour les combattre", en conclut Pierre Concialdi, chercheur à l'Ires (Institut de recherches économiques et sociales) et l'un des initiateurs du BIP 40.

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