Demande inchangée des pays consommateurs de pétrole

Les prévisions de demande de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) restent inchangées pour 2007 et 2008. L'Agence pourrait néanmoins revoir à la baisse ses prévisions de demande pour les pays de l'OCDE. Selon une étude de la banque canadienne CIBC, le baril d'or noir pourrait atteindre les 100 dollars en 2008.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a maintenu inchangées ses prévisions de demande mondiale de pétrole à 85,9 millions de barils par jour (mbj) pour 2007 et à 88 mbj pour 2008, dans son rapport mensuel publié ce jeudi. L'AIE, qui défend les intérêts énergétiques des pays consommateurs, fait toutefois remarquer qu'elle pourrait éventuellement revoir à la baisse ses prévisions de demande pour les pays de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), en fonction de l'évaluation des conséquences de la crise financière qui sera faite par le FMI et l'OCDE.

Le Fonds monétaire international (FMI) publiera ses nouvelles prévisions économiques la semaine prochaine. L'Agence, qui dépend de l'OCDE, note par ailleurs que l'offre mondiale a augmenté de 415.000 barils par jour en septembre pour atteindre 85,1 mbj, grâce à une hausse de la production en Amérique du Nord, en Chine et dans les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

En quatre ans, les prix du pétrole ont plus que doublé. Passé de 30 dollars en 2003, à 50 dollars en 2004, à 70 dollars en 2005, et 80 dollars en 2007, le baril d'or noir pourrait atteindre 100 dollars en 2008, selon un scénario avancé par certains analystes. L'augmentation rapide de la consommation de pétrole dans les pays producteurs favorise la flambée des prix du brut, en réduisant leur capacité exportatrice, souligne la banque canadienne CIBC dans une étude récente.

Intitulé "Pétrole à 100 dollars en 2008", ce document rappelle qu'en 2006 la consommation quotidienne des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), plus celle des grands pays pétroliers que sont le Mexique et la Russie, a dépassé 12 millions de barils par jour. Leurs exportations, qui représentent 60% de la production pétrolière mondiale, s'élèvent à 35,5 millions de barils par jour. Mais par la faute du manque d'investissement et de la poussée de la consommation, leur capacité d'exportation va se réduire de 2,5 mbj d'ici la fin de la décennie.

Au rythme actuel de croissance de la demande intérieure, "la capacité d'exportation future des pays membres de l'OPEP, de la Russie et du Mexique soulève de plus en plus de doutes. Il est plus que probable que la situation entraîne une forte hausse des prix du pétrole au cours des prochaines années", estime la banque canadienne. Pour elle, il est "évident que les prix du pétrole franchiront le seuil de 100 dollars le baril et y resteront".

En France, le Centre d'analyse stratégique (CAS) prévoit aussi, dans un rapport récent, un baril à ce niveau, mais pas avant 2015, sous l'effet de la "raréfaction progressive des ressources" dans le monde. L'OPEP, se montre désormais "très vigilante" pour empêcher les prix de repartir à la baisse, il émet trois hypothèses "hautes" sur les prix des énergies: un baril de brut entre 50 et 80 dollars jusqu'en 2015, entre 100 et 150 dollars de 2015 à 2030 et d'environ 100 dollars au-delà.

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