Visite confirmée de Kadhafi à Paris, espoir de contrats, même pour le Rafale

Le porte-parole de l'Elysée, David Martinon a confirmé ce vendredi la visite en France du numéro un libyen, Mouammar Kadhafi, du 10 au 15 décembre. Paris espère engranger des contrats et rêve de vendre son avion de combat Rafale de Dassault...malgré le premier crash de ce dernier.

Le porte-parole de l'Elysée, David Martinon a confirmé ce vendredi la visite en France du numéro un libyen, Mouammar Kadhafi, du 10 au 15 décembre. Il n'a pas caché que la France espère à cette opccasion la signature de contrats. "Lors de cette visite un certain nombre d'accords seront signés", notamment des accords de "caractère politique et administratif" avec l'Institut du monde arabe, l'Institut national de l'audiovisuel et le Louvre, a-t-il dit lors de son point de presse hebdomadaire. "Et puis nous espérons la conclusion positive d'un certain nombre de contrats dans un certain nombre de domaines, comme l'énergie, comme le nucléaire mais aussi l'agriculture, la santé", a-t-il ajouté.

David Martinon a en outre déclaré qu'il n'y avait "pas de tabou" en ce qui concerne les ventes d'armes à la Libye et laissé entendre que des contrats d'armement pourraient être signés à l'occasion de la visite de Mouammar Kadhafi, rappelant qu'"il n'y a plus d'embargo sur les armes" à destination de ce pays. Il a laissé entendre que des entreprises "françaises, franco-allemandes, voire franco-italo-allemandes", étaient engagées dans des négociations commerciales avec la Libye.

Dassault Aviation, Thales et Snecma (groupe Safran) ont déjà signé avec la Libye un contrat pour la "remise en vol" des Mirage F1 libyen, cloués au sol faute de pièces de rechange lors que Tripoli était soumis à un embargo sur les armes. Ce contrat porte sur une première tranche de douze Mirages F1, sur la trentaine dont dispose encore la Libye.

Comme l'a révélé latribune.fr le 5 décembre dernier, Mouammar Kadhafi et Nicolas Sarkozy discuteront notamment de l'acquisition par les Forces spéciales libyennes, dirigées par Saadi Kadhafi, de dix à quatorze avions de combat Rafale armés (de Dassault Aviation avec Thales et Safran), notamment de missiles air-air Mica de MBDA.

Tripoli s'intéresse également à l'achat de huit à douze exemplaires de l'hélicoptère de combat Tigre (Eurocopter, filiale d'EADS) pour les forces spéciales libyennes ainsi que par des hélicoptères légers de type Fennec et lourds de type Cougar (Super Puma) là encore signés Eurocopter.

Dans le naval, DCNS pourrait aussi signer un protocole d'accord portant sur la vente de deux corvettes Gowind. La Libye souhaiterait aussi moderniser ses patrouilleurs maritimes, un contrat estimé à 400 millions d'euros pour six bâtiments (qui profiterait à Thales et aux Constructions Mécaniques de Normandie).

Enfin, dans le domaine civil, Paris et Tripoli doivent également transformer en contrats fermes des protocoles d'accord signés au salon aéronautique du Bourget en juin par Airbus, la grande filiale d'EADS. Afriqiyah Airways avait opté pour six A350 XWB ("extra wide body", fuselage très large, le concurrent du Boeing 787), tandis que la compagnie nationale Libyan Airlines avait sélectionné quatre A350 XWB, quatre A330-200 et sept A320.

Selon le site Internet du Figaro, qui diffuse ce vendredi un entretien avec le fils du dirigeant libyen, Seïf el-Islam Kadhafi, plusieurs contrats seront signés lors de la visite de son père, dont l'achat "pour plus de 3 milliards d'euros d'Airbus" et d'"un réacteur nucléaire".

Le choix éventuel de la Libye pour le Rafale interviendrait alors que le dernier avion de combat français vient de connaître son premier crash jeudi en Corrèze qui a coûté la vie à son pilote. Ce qui n'a pas empêché le ministre de la défense Hervé Morin, qui avait pourtant il y a quelques mois critiqué implicitement pour sa trop grande sophistication, de dresser l'éloge de l'appareil : "le Rafale a déjà fait ses preuves. C'est un avion de qualité. Mais il peut toujours y avoir des accidents".

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