La rechute? Depuis août 2004 et la mise en place de la réforme de l'assurance maladie, la maîtrise médicalisée des dépenses de santé semblait entrée dans les moeurs et contenir le rythme de progression des dépenses de soins de ville. Mais janvier 2007 semblait déjà infirmer cette thèse et février vient confirmer le risque de dérapage. Les soins de ville ressortent en effet en hausse de 5,6% par rapport à février 2006, alors que le Parlement a fixé un objectif de progression limité à 1,1% pour ces dépenses de ville (honoraires, médicaments...). Cette progression de 5,6% est essentiellement à mettre au compte de la hausse du nombre de consultations et de prescriptions.

L'assurance maladie, qui publie ces chiffres, tient pourtant à relativiser leur impact. Le dynamisme des dépenses serait le résultat d'un "contexte épidémique important". Les cas de grippe ont été beaucoup plus nombreux en ce début d'année 2007 que lors de la même période de 2006.

Cependant, si cette tendance à une accélération des dépenses de ville devait se confirmer, le risque de voir le comité d'alerte réclamer des mesures de redressement à l'assurance maladie pourrait se concrétiser. Ce comité tire la sonnette d'alarme si la probabilité est forte de dépasser l'objectif de dépenses de l'année en cours de 0,75%. Le comité doit rendre son avis au plus tard le 1er juin, mais, au vu des dérapages actuels, il a déjà prévu de se réunir fin mars-début avril pour étudier dans le détail la situation des comptes.