Le ministre des Finances britannique, Alistair Darling, a assuré ce lundi soir que le gouvernement garantirait l'épargne des clients de la banque Northern Rock aidée actuellement par la Banque d'Angleterre. La spirale baissière s'est en effet accentuée pour la banque britannique en difficulté. Ses actions ont connu une nouvelle journée de très forte baisse à la Bourse de Londres. En fin de séance, le titre, qui avait perdu près d'un tiers de sa valeur vendredi, abandonnait 35% de plus. Avec cette nouvelle baisse, le cours de la banque a perdu au total quelque 75% depuis le début de l'année.

Dans la soirée de lundi, la banque a de son côté publié un communiqué dans lequel elle affirme considérer "toutes les options". Même si elle précise n'être en discussion avec aucune autre partie, il est clair que l'établissement étudie la possibilité de trouver un repreneur auquel s'adosser.

Les problèmes de liquidité de l'établissement liés à son engagement sur le marché américain du crédit immobilier à risque ont créé la panique parmi ses clients qui se sont rués vendredi et samedi pour solder leurs comptes, retirant en deux jours un montant total de dépôts estimé à 1,5 milliard de livres sterling. Ce matin, de nouvelles files d'attentes se sont formées dès avant la réouverture des agences, qui avait été exceptionnellement avancée à 08h00 locales, rapporte l'AFP. Et la connexion à certaines parties de son site Internet, notamment la consultation des comptes, a été à nouveau bloquée en raison d'un trafic trop important.

La Banque d'Angleterre a annoncé vendredi qu'elle volait à la rescousse de la banque spécialisée dans le crédit immobilier - à laquelle ses pairs ne voulaient plus prêter d'argent - agissant en tant que prêteur en dernier ressort. Mais malgré les multiples appels au calme des autorités, des milliers de clients de la banque se sont donc pressés à ses guichets à travers le pays, pour retirer leurs économies.

Afin de tenter d'apaiser la situation, le ministre britannique des Finances avait lancé ce matin un nouvel appel au calme aux épargnants de Northern Rock. "Mon souci est de faire en sorte que le système bancaire soit stable, que les gens puissent avoir confiance en lui... C'est pourquoi j'ai dit à la Banque d'Angleterre qu'elle pouvait rendre l'argent disponible pour la Northern Rock, précisément pour faire en sorte que les gens qui veulent retirer leur argent puissent le faire", a déclaré Alistair Darling à la chaîne de télévision GMTV.

L'effondrement de l'établissement britannique a fait sentir ses conséquences dans l'ensemble du secteur bancaire européen. Les valeurs ont été affectées un peu partout, les investisseurs se demandant déjà quelle sera la prochaine victime de la crise du marché américain du crédit et de l'immobilier. En Grande-Bretagne même, la contagion a touché de plein fouet la banque Alliance & Leicester (A&L). Cet établissement spécialisé dans les prêts immobiliers a vu son action perdre 33%, pour l'essentiel dans les vingt dernières minutes de cotation. L'action a ainsi terminé à 587 pence. Une contagion qui n'est sans doute pas pour rien dans l'intervention annoncée du gouvernement britannique, ce lundi soir.