Une semaine marquée par les suites de l'affaire EADS, le retard du Boeing 787, les OPA dans le secteur des logiciels et les premières conclusions de la commission Attali

La semaine a démarré fort avec l'annonce du rachat de Business Objects par SAP. Le retard de livraison du premier B787, les suites du feuilleton Apple/ Orange. Les propositions radicales de la commission pour la libération de la croissance ont aussi animé les débats ces derniers jours. Cependant, ce sont les suites de l'affaire des délits d'initiés chez EADS qui ont surtout captés l'attention.

Même s'il n'a pas réduit sa participation dans EADS (15%) avant l'annonce des difficultés d'Airbus, l'Etat français est le plus malmené dans l'affaire des soupçons de délits d'initiés chez EADS révélée la semaine dernière.


L'Etat est montré du doigt dans l'affaire des délits d'initiés chez EADS

"La Caisse des dépôts et des consignations (CDC) a agi de manière autonome. Elle n'a demandé ni reçu aucune instruction de l'Etat pour acquérir 2,25% du capital d'EADS (au printemps 2006, NDLR)" a répété mardi le directeur général de la CDC Augustin de Romanet devant la Commission des finances de l'Assemblée nationale. Jeudi, c'était au tour de Christine Lagarde d'être auditionnée par les députés. La ministre de l'Economie et des Finances leur a présenté les conclusions d'une enquête de l'Inspection générale des finances. D'après ce rapport, les fonctionnaires de Bercy n'ont pris connaissance des difficultés d'Airbus qu'au moment de leur annonce officielle en juin 2006. Ces interventions tendent à prouver que l'Etat n'a pas cherché à couvrir les éventuels délits d'initiés commis par les actionnaires d'EADS. Pourtant, le doute persiste.

Au cours de leur investigation, les inspecteurs des finances ont trouvé un mémo datant de février 2006 envoyé par Lagardère à Matignon. Dans ce document, le groupe de média indiquait au cabinet de Dominique de Villepin, premier ministre à l'époque, sa volonté de céder une partie des ses actions EADS à la CDC. Pourtant, l'ancien chef du gouvernement et son ministre de l'Economie, Thierry Breton, ont soutenu qu'ils n'avaient pas été averti de l'opération qu'allait mener l'établissement financier public.

Les prochaines auditions de la Commission des finances de l'Assemblée permettront peut-être de clarifier la situation. Arnaud Lagardère, le patron du groupe éponyme, doit passer devant les députés le 25 octobre prochain. L'Autorité des marchés financiers (AMF) et la juge d'instruction Xavière Siméoni continuent aussi de poursuivre leurs enquêtes.


Boeing reporte de six mois les premières livraisons de son B787

La compagnie All nippon airways (ANA) ne recevra pas en mai prochain ses B787 comme cela était prévu. Jim, McNerney, le PDG de Boeing, a révélé mercredi que les premières livraisons du "dreamliner" seraient reportées de "six à sept mois". Pour expliquer ce retard, le patron du constructeur aéronautique américain a invoqué notamment des problèmes d'approvisionnements auprès de ses sous-traitants et des difficultés d'assemblage. Ces revers mettent en doute la pertinence du modèle de production retenu par Boeing. L'avionneur américain a choisi d'externaliser au maximum la fabrication de ses appareils. De son côté, son rival européen Airbus accumule les commandes. Grupo Marsans (n° 1 espagnol du transport aérien) a annoncé jeudi avoir acheté 73 appareils dont quatre A380. La veille, c'était la compagnie low-cost hongroise Wizz Air qui commandait cinquante A320. Cependant, pour les neuf premiers mois de l'année, Boeing devançait encore Airbus en nombre de commandes fermes reçues.



Une libéralisation totale de la grande distribution pour relancer la croissance ?

Loi Royer-Raffarin, loi Galland... La Commission pour la libération de la croissance française (CLCF), présidée par Jacques Attali, préconiserait de supprimer tous les textes qui réglementent le secteur de la distribution. D'après le Figaro de vendredi, c'est l'une des recommandations que l'ancien sherpa de Mitterrand soumettra lundi prochain à Nicolas Sarkozy pour relancer la croissance française. Pour les experts de cette commission, l'annulation de l'interdiction de la vente à perte (loi Galland) et l'assouplissement des règles d'implantation des surfaces commerciales (loi Royer-Raffarin) permettront d'intensifier la concurrence entre les distributeurs, donc de baisser les prix "de deux à quatre points". Le pouvoir d'achat des Français se trouverait ainsi renforcé et la croissance stimulée. Les chaînes de distribution et les associations de consommateurs, déjà sollicitées par le projet de réforme de la loi Galland mené par le secrétaire d'Etat à la Consommation, Luc Chatel, approuvent. Les fournisseurs, eux, plissent du nez. Ces mesures réduiraient leur pouvoir de négociation.


Business Objects renonce à son indépendance pour se marier avec SAP

L'éditeur français de logiciels de gestion des performances des entreprises (business intelligence) Business Objects va passer dans le giron de l'allemand SAP pour 4,8 milliards d'euros. Les deux entreprises ont annoncé leur union lundi. Cette OPA amicale marque la fin d'une indépendance si chère au cofondateur de Business Objects, Bernard Liautaud. Créée en 1990, Business Objects est l'une des rares entreprises françaises à avoir conquis les Etats-Unis. Cependant, l'arrivée sur le marché des outils d'aide à la décision des géants du logiciel (comme Oracle ou Microsoft) a affaibli Business Objects. Le Français a dû notamment lancer un avertissement sur ses résultats du troisième trimestre. Cinq jours après l'annonce de ce mariage, le principal rival de SAP, Oracle, a aussi engagé une opération de croissance externe d'envergure. L'éditeur de logiciel américain a proposé vendredi 6,6 milliards de dollars pour racheter son concurrent BEA Systems.


Arrivée en France de l'iPhone : la confusion règne

Didier Lombard, le PDG de France Télécom, a soutenu mardi qu'Orange commercialiserait exclusivement l'iPhone d'Apple à partir du mois prochain. Pourtant, depuis la semaine dernière, les rumeurs de rupture entre Apple et la filiale de France Télécom s'intensifient. L'intervention de Didier Lombard ne les a pas réduit au silence, la firme de Steve Jobs n'ayant rien confirmé de son côté. C'est le montant de la commission qu'Apple réclame à Orange sur les forfaits vendus avec l'iPhone qui paraît bloquer les négociations entre les deux firmes. Certains distributeurs ont profité de ces cafouillages. Des iPhones seraient déjà en vente dans un supermarché Leclerc de Meurthe-et-Moselle. La Fnac et Surcouf seraient aussi sur le point de commercialiser le téléphone tout en un d'Apple.

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