Nette révision à la baisse de la croissance américaine au quatrième trimestre

Au dernier trimestre 2006, le PIB a progressé de 2,2% au lieu de 3,5%. Sur l'ensemble de l'année, la croissance revient à 3,3%.

Manifestement, les marchés financiers américains avaient anticipé les mauvais résultats de la croissance de la première économie mondiale. La chute de Wall Street peut en effet s'expliquer en partie par la révision en nette baisse du PIB au quatrième trimestre 2006, à 2,2% au lieu de 3,5%.

Résultat, les Etats-Unis ont de ce fait affiché une croissance de 3,3% de leur PIB en 2006 et non plus de 3,4% comme indiqué initialement. Une révision annuelle minime mais qui, d'après les observateurs, est cependant très révélatrice: au lieu de tourner la page en fin d'année d'une séquence un peu molle, l'économie est en fait restée engluée dans une croissance faible qui dure depuis le printemps. De fait, il est extrêmement rare d'avoir des révisions trimestrielles à la baisse aussi importantes : c'est seulement la septième fois au cours des trente dernières années.

Que s'est-il passé ? D'abord, les entreprises n'ont pas aussi stocké que prévu au dernier trimestre : 17,3 milliards de dollars au lieu de 35,3 milliards. Ce qui signifie que les entreprises ont vendu ce qu'elles avaient en stock et ont moins produit. Ensuite, les consommateurs ont aussi moins acheté que ce qui était anticipé : la hausse de cette composante atteint 4,2% au lieu de 4,4% Enfin, les Etats-Unis ont davantage importé que prévu : au lieu de baisser de 3,2% comme mesuré initialement, les importations n'ont reculé que de 2,2%.

Bonne nouvelle cependant sur le front de l'inflation au quatrième trimestre : l'indice des prix des dépenses de consommation (PCE) a reculé de 0,9% (au lieu de 0,8%) et celui mesuré hors alimentation et énergie, le plus suivi par la Fed, a augmenté de 1,9% (au lieu de 2,1%). Sur l'année, la progression des prix ressort à 2,8% pour l'indice général.

Enfin, les ventes de logements neufs ont chuté de 16,6% en janvier par rapport à décembre aux Etats-Unis, pour atteindre 937.000 unités en rythme annuel, a annoncé mercredi le département du Commerce. Il s'agit de la plus forte chute depuis janvier 1994 et le nombre d'unités vendues le plus faible depuis février 2003.

Du côté des prix, le montant médian des transactions était de 239.800 dollars en janvier, ce qui représente une baisse de 2,08% sur un an. Les chiffres de décembre ont été révisés à 1,123 million de ventes (au lieu de 1,120 million annoncé précédemment). Les ventes de logements neufs ont chuté de 20,1% par rapport à janvier, mois au cours duquel 1,173 million d'unités avaient été vendues.

Le stock de maisons neuves à vendre a reculé de 0,2% à 536.000 en janvier, par rapport à décembre, ce qui marque le sixième mois de déclin consécutif. Ce rapport est publié alors que les économistes s'interrogent sur la durée de la correction du secteur immobilier résidentiel, qui n'a pas pour l'instant contaminé le reste de l'économie.

Il confirme l'indication fournie mi-février au sujet des mises en chantier de logements qui ont chuté de 14,3% en janvier par rapport à décembre, à 1,408 million d'unités en rythme annuel. Il va toutefois à l'encontre du signal émis mardi par le rapport sur l'immobilier ancien publié par le groupement national des agents immobiliers (NAR). Les reventes de logements se sont reprises en janvier, progressant de 3% par rapport à décembre à 6,46 millions d'unités (en rythme annuel), selon le NAR.

La chute des ventes de logement neufs "témoigne de la faiblesse continue des mises en chantier de logement pour l'avenir", tandis que la baisse du prix médian "refète à la fois un changement dans la répartition des maisons vendues et une faible appréciation des prix", a conclu Phillip Neuhart, économiste de la firme Wachovia, cité par l'AFP.

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