Les principaux défis que doit relever le très gros porteur A380 d'Airbus sont encore devant nous, prévient Thomas Enders, le président de l'avionneur européen dans un entretien à Der Spiegel à paraître lundi. Pour que le programme réussisse, il faut, selon lui, qu'Airbus parvienne à accroître sa production, au rythme de 13 appareils pour l'année 2008 puis de quatre engins par mois à partir de 2009.

Thomas Enders dit également constater à l'heure actuelle l'apparition d'une "deuxième vague" de commandes d'A380, sans fournir davantage de précisions. Dans un entretien à Reuters vendredi, le responsable des ventes d'Airbus, John Leahy, avait dit tabler sur plus de 800 appareils A380 écoulés sur les 20 prochaines années.

La filiale d'EADS doit livrer lundi le premier A38, à Singapore Airlines. Malgré les soupçons de délits d'initié qui pèsent sur ses dirigeants et ceux de sa maison-mère, Airbus peut toutefois trouver un certain réconfort dans l'annonce par Boeing d'un report de six mois de la livraison du premier B787 Dreamliner. Ce reard relativise quelque peu la gravité de ceux accusés par le programme A380, qui ont précipité Airbus dans la crise.

L'avionneur peut également se prévaloir d'avoir convaincu récemment deux nouveaux clients - British Airways ainsi que le groupe de transport et de tourisme espagnol Grupo Marsans des qualités de son très gros porteur, capable de transporter au moins 555 passagers. Airbus dispose de 16 clients pour l'A380 pour un total de 189 appareils, dont le prix est compris entre 250 et 300 millions de dollars.