Atos cherche beaucoup plus d’argent pour s’en sortir

Le groupe informatique français en difficulté Atos a revu sensiblement en hausse ses besoins de financement, dans un nouveau plan d'affaires dévoilé lundi, après un début d'année moins florissant qu'escompté au niveau de son activité.
Le groupe recherche désormais 1,1 milliard d'euros de liquidités nécessaires pour financer l'activité sur la période 2024-2025
Le groupe recherche désormais 1,1 milliard d'euros de liquidités nécessaires pour financer l'activité sur la période 2024-2025 (Crédits : Stephane Mahe)

Au lendemain de l'annonce par Bruno Le Maire sur l'intention de l'Etat d'acquérir toutes les activités souveraines Atos, en grande difficulté financière, le groupe informatique français a annoncé ce lundi qu'il accueillait « avec satisfaction cette lettre d'intention qui protégerait les impératifs stratégiques de souveraineté de l'État français ». Une phase de due diligence avec l'Etat français démarrera prochainement, en vue de l'émission d'une offre non engageante confirmatoire d'ici à début juin 2024.

Les activités concernées par la lettre d'intention recouvrent, entre autres, ces supercalculateurs, des serveurs participant à l'intelligence artificielle (IA) et à l'informatique quantique ou encore des produits de cybersécurité.

Dans le détail, l'offre de l'Etat porte sur la reprise de 100% des activités d'Advanced Computing, de Mission-Critical Systems et de Cybersecurity Products d'Atos pour une valeur d'entreprise indicative comprise en 700 millions et 1 milliard d'euros. « Ce périmètre représente un chiffre d'affaires d'environ 1 milliard d'euros en 2023, sur un total de 1,5 milliard d'euros pour l'ensemble de la division BDS », précise Atos.

Nouveau business plan

Par ailleurs, l'ex-fleuron de la Tech tricolore a également annoncé ce lundi les grandes lignes de son nouveau plan d'affaires et de ses besoins de liquidités pour permettre aux créanciers d'ajuster leurs propositions de refinancement du groupe d'ici à juillet. Ils devront rendre leur copie le 3 mai. Jeudi dernier en effet, Atos avait indiqué que son plan d'affaires présenté début avril devait être revu en raison d'un début d'année décevant, marqué par une baisse de chiffre d'affaires de 11%.

Lire aussiContraint de retravailler son « business plan », Atos décale la date butoir fixée aux créanciers

Le groupe recherche désormais 1,1 milliard d'euros de liquidités nécessaires pour financer l'activité sur la période 2024-2025, comparé à 600 millions d'euros annoncés précédemment. « Des fonds à fournir sous la forme de dette et/ou de capital par des parties prenantes existantes ou des investisseurs tiers », précise Atos.

Le groupe vise une réduction de la dette brute qui avoisine les 5 milliards d'euros, non plus de 2,4 milliards d'euros, mais de 3,2 milliards. C'est le montant estimé pour atteindre une notation de crédit de BB d'ici à 2026. La direction d'Atos a réduit de 100 millions d'euros son objectif de chiffre d'affaires en 2024, à 9,8 milliards d'euros, et de 400 millions en 2027, à 11 milliards d'euros.

L'objectif de marge opérationnelle est lui aussi réduit de 100 millions, à 300 millions d'euros, soit 2,9% du chiffre d'affaires (et non plus de 4,3% du chiffre d'affaires comme prévu jusqu'ici). La variation de trésorerie avant remboursement de dette est de 600 millions d'euros par rapport à 400 millions d'euros communiqués précédemment. « Elle exclue le débouclage des actions spécifiques sur le fonds de roulement d'environ 1,8 milliard d'euros au 31 décembre 2023, qui seront couverts par la trésorerie au bilan », précise Atos.

Le cours de Bourse augmentait de plus de 16%, vers 12h00 dans un marché en hausse de 0,26%. Mais « il ne faut plus trop lire dans l'évolution du cours de Bourse ce que pense le marché », car « c'est devenu de la spéculation », a signalé à l'AFP, Lionel Melka, associé-gérant chez Swann Capital. L'entreprise a perdu plus de 80% de sa valeur boursière en un an et sa valorisation s'établit à quelque 245 millions d'euros.

Pour Lionel Melka, « la vraie question, c'est désormais le prix » auquel les activités stratégiques d'Atos seront vendues.

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Commentaires 15
à écrit le 30/04/2024 à 9:57
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Bof après les 23 milliards annuels de subventions déguisées en aide à la SNCF pourquoi être choqué par quelques milliards pour sauver Atos ? On rit d’entendre ensuite les cheminots nous faire le refrain des bénéfices qui doivent être justement partag...

le 03/05/2024 à 15:33
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visiblement sans obligation aux ancien dirigeants de l'entreprise qui reste bien silencieux alors que dans les entreprise prive les actionnaire sont disponible pour sauver le soldat qui les fait vivre la les rats ce sont enfui

à écrit le 30/04/2024 à 5:44
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Les francais soumis a l'impot vont etre satisfaits. Les actionnaires no comment.

à écrit le 30/04/2024 à 4:52
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La technologie française est un échec permanent. Il est temps de se concentrer uniquement sur l'industrialisation des secteurs qui ont fonctionné par le passé, comme l'acier, la construction navale, les armes, les automobiles, les produits agricoles,...

à écrit le 29/04/2024 à 22:46
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On pourrait demander à M. BRETON de payer les dettes d'ATOS, non ?

à écrit le 29/04/2024 à 18:11
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Va t'on créer la taxe Atos pour sauver notre ce canard boiteux ?

à écrit le 29/04/2024 à 14:38
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Le gouvernement étudie sérieusement l'achat d'une partie de ce groupe. L'Etat gèrera-t-il cette acquisition comme une entreprise ou comme une administration, genre SNCF, EDF, ?.... Pourvu que ça dure !

à écrit le 29/04/2024 à 12:14
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Ils n'ont qu'a demander a mac kinsey qui a pris 500 000 millions d'euros de toutes les boites que breton a acheté pour faire des fusions acquisitions ! finalement, comme l'état il faut bien des cabinets pour aider a ruiner un système ! c'est marran...

le 29/04/2024 à 12:47
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voila qui prouve que les dirigeants d'atos ont obtenue une remuneration bien trop superieur a leur capacite de gestion c'est a eux de pourvoir au retablissement de l'entreprise et oui la encore ce sont les salaries qui vont subir et tour cela pour...

le 29/04/2024 à 14:35
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@ Ludwig oui car le particularisme du système français est que ce sont les hauts fonctionnaires qui s'emparent des postes clefs du pays, et en particulier dans l'économie, ou le constat de leur incompétence se jauge a combien ils prennent par entrepr...

à écrit le 29/04/2024 à 9:39
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Cela fait des décennies qu’Atos sert de cellule de dégrisement à tous les poutinetechniciens évincés d’orange. Le problème c’est que s’ils ont été sortis d’orange il y avait des raisons. Ils ont coulé Atos les uns après les autres toutes ces années

le 29/04/2024 à 9:41
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" s’ils ont été sortis d’orange il y avait des raisons" Hum vu les pratiques obscures d'Orange attention quand même hein... même si d'accord sur le fond mais Orange ne me semble pas irréprochable non plus et de loin. Pa exemple ils m'ont piqué des do...

à écrit le 29/04/2024 à 9:13
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Espérons quand même que les responsables seront tous virés. Ce qui n'arrive jamais ils préfèrent nous faire payer leur pathologique nullité. Un système de déments fait par les déments pour les déments.

à écrit le 29/04/2024 à 9:10
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Des SUPERPERTES !! Il faut faire une taxe de péréquation sociale sur le public pour confisquer cette perte dans la bienveillance du transit énergétique ! Si ça va dans un sens ça va dans l'autre sinon c'est ultra néo libéral medef patronal comme o...

le 29/04/2024 à 15:49
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Le Medef devrait pratiquement être compté dans le public car quand le libéral français se plait à dire "les smicards sont surpayés!", il dit en fait implicitement "L'Etat ne paie pas encore assez le travail du smicard à ma place!"

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