La chancelière allemande Angela Merkel est une femme heureuse. Après des années de croissance molle, l'économie allemande a retrouvé depuis l'an dernier le chemin d'une expansion vigoureuse. Alors que la croissance est meilleure qu'anticipé en début d'année et que la crise financière internationale ne se traduit que par un très léger ralentissement en Allemagne, elle a observé ce mercredi devant les députés du Bundestag, lors de la discussion sur le budget 2008, qu'elle n'entendait pas relâcher l'effort de l'assainissement des comptes publics. L'Allemagne, qui affichait encore en 2005 un déficit public de 3,2% de sa richesse nationale, pourrait dégager un léger excédent dès 2008, la première fois depuis la réunification.

"L'Allemagne a de nouveau toutes les raisons d'avoir confiance, (...) mais ne nous reposons pas sur nos lauriers", a ainsi déclaré Angela Merkel au Bundestag. Elle a vu une "grande histoire à succès" dans le fait que l'Allemagne ait pu à la fois digérer la réunification et relever le défi de la mondialisation. Elle s'est aussi félicitée du fait que le nombre de chômeurs (3,7 millions) est descendu à un niveau le plus bas depuis 12 ans soulignant le "dur travail" des entreprises et des salariés qui ont "le mérite, avant la politique". Angela Merkel n'a cependant pas oublié de faire l'éloge des réformes du gouvernement social-démocrate précédent de Gerhard Schröder, avec "l'Agenda 2010".

La réduction de la dépense publique reste encore la "première" priorité pour la chancelière allemande : la dette du Bund atteint 900 milliards d'euros et la charge annuelle de la dette 40 milliards ; ce n'est pas tenable selon Angela Merkel. Le poids de l'Etat dans la richesse nationale a déjà baissé à 44,7%, (contre 53,4% en France selon l'OCDE). La chancelière pense que ce ratio peut descendre à 42,5% en 2009.