Nouvelle baisse des commandes de biens durables américaines, un dirigeant de la Fed esquisse une prochaine baisse des taux

Les commandes de biens durables ont diminué de 0,4% en octobre après une baisse de 1,4% en septembre, selon le département du Commerce. En assurant qu'il n'était pas question de prendre l'économie américaine en otage pour punir les spéculateurs, le numéro deux de la Réserve fédérale, Donald Kohn, renforce l'hypothèse d'un nouvel assouplissement monétaire.

La crise immobilière est-elle en train de contaminer le reste de l'économie américaine ? Les commandes de biens durables, bon indicateur avancé de l'investissement des entreprises, a reculé de 0,4% en octobre après avoir déjà baissé de 1,4% en septembre et de 5,3% en août, selon le département du commerce. C'est une mauvaise surprise. Les économistes interrogés par l'agence Reuters tablaient sur une stabilisation des commandes. Hors transports, les commandes ont baissé de 0,7%.


C'est un signe supplémentaire du ralentissement de l'économie américaine. L'industrie et les services avaient jusqu'ici été relativement épargnés par les difficultés du secteur immobilier. Après avoir progressé vivement en juin et juillet, la production industrielle a stagné en août et septembre. Et, le taux d'utilisation des capacités de production dans l'industrie demeure (à 82,1%) significativement au dessus de son niveau de longue période (81,4%).

Alors que les marchés attendent une nouvelle baisse d'un quart de point - voire davantage - du principal taux d'intérêt de la Réserve fédérale lors de la prochaine réunion de son comité monétaire le 11 décembre, son vice-président Donald Kohn se veut rassurant. Il a assuré aujourd'hui que la banque centrale américaine ne prendra pas l'économie en otage pour punir les spéculateurs.

"Baisser les taux d'intérêt pour maintenir l'économie à l'équilibre quand il y a des évolutions négatives sur les marchés diminue le prix à payer par certaines personnes qui font preuve d'un pauvre jugement. Mais ces personnes paient quand même le prix de leurs décisions et nous ne devons pas prendre l'économie en otage pour infliger une leçon à une petite partie de la population", a-t-il déclaré à new York.

"Les turbulences accrues des dernières semaines avaient en partie annulé l'amélioration constatée dans le fonctionnement des marchés dans la dernière partie de septembre et en octobre". "Si ces turbulences importantes devaient persister, cela accroîtrait la possibilité d'un nouveau durcissement des conditions financières pour les ménages et les entreprises", a redouté le numéro deux de la Fed.

Pour ne rien arranger dans ce tableau plutôt sombre de l'état de l'économie américaine, on apprend que les reventes de logements ont baissé de 1,2% en octobre aux Etats-Unis, après une contraction de 8,2% le mois précédent (-8% en première estimation), selon la Fédération nationale des agents immobiliers, la NAR.

En volume annuel CVS, les reventes de logements ont porté sur 4,97 millions d'unités en octobre, un plus bas record, après 5,03 millions en septembre (5,04 millions en première estimation) et 5 millions attendues par les économistes.

Le rythme des reventes est le plus bas depuis que la NAR recense à la fois les cessions de maisons individuelles et de logements d'immeubles d'habitation, soit depuis 1999.

Le prix moyen d'un logement dans l'ancien était de 207.800 dollars en octobre, en baisse de 5,1% sur un an, ce qui est également un record. Les stocks d'invendus ont augmenté de 1,9% à 4,45 millions le mois dernier, représentant 10,8 mois de vente.

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