La masse monétaire et les crédits ont augmenté plus vite que prévu en octobre en zone euro

La masse monétaire M3 et les crédits au secteur privé, deux indicateurs suivis de près par les responsables de la Banque centrale européenne, ont augmenté au rythme annuel de 12,3% en octobre. Ce chiffre ne devrait toutefois pas pousser la BCE à relever ses taux le 6 décembre prochain.

Selon les chiffres annoncés aujourd'hui par la Banque centrale européenne (BCE), la masse monétaire M3 et les crédits au secteur privé, deux indicateurs suivis de près par les responsables de l'institut monétaire, ont augmenté nettement plus que prévu en octobre. L'agrégat monétaire M3, qui regroupe l'ensemble des fonds disponibles immédiatement ou à très court terme, a crû à un rythme annualisé de 12,3% en octobre - après 11,3% en septembre. Le consensus des analystes interrogés par l'agence d'informations financières Thomson Financial News tablait sur une progression de 11,5%.

Ainsi, sur la période d'août à octobre, jugée plus significative car elle permet de lisser les fluctuations, M3 progresse de 11,7% en rythme annuel, après 11,5 % pour la période de juillet à septembre.

Les crédits au secteur privé ont quant à eux accéléré leur hausse à 11,2% en octobre, après 11% en septembre. Une progression de 10,9% était attendue par les économistes. La BCE note en particulier une accélération des crédits à la consommation. Ces derniers ont en effet progressé au rythme de 5,5% en octobre, après 5,1% en septembre.

Pour les économistes, l'accélération de la croissance de M3 est un des effets collatéraux de la crise dite des subrimes, ces prêts hypothécaires risqués accordés aux ménages américains les plus modestes. Les banques rencontrent des difficultés à se refinancer sur le marché monétaire où les institutions financières rechignent à se financer mutuellement à des échéances supérieures à quelques semaines. Elles préfèrent donc placer leurs excédents dans des placements sûrs à court terme, plutôt que dans des placements à long terme plus risqués - si besoin, elles peuvent ensuite facilement accéder à ces liquidités-, ce qui gonfle les statistiques de M3.

"La BCE ne devrait pas s'inquiéter outre mesure de ce chiffre, même s'il est élevé. Pour autant, M3 risque de continuer à gonfler tant que la volatilité ne retombera pas", prévoit Sylvain Broyer, économiste chez Natixis.

L'évolution de M3 ne devrait pas peser sur la décision de la BCE du 6 décembre prochain. Elle s'oriente toujours vers un statu quo de son principal taux directeur à 4%. Certes, l'inflation de la zone est orientée à la hausse. En Allemagne, elle a même atteint 3,3%. Mais comme l'a rappelé le gouverneur Hurley mardi, la première mission de la BCE est de garantir la stabilité du système financier européen.

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