Le Premier ministre François Fillon a affirmé, ce dimanche sur Canal+, que la réforme des régimes spéciaux de retraite était "prête" et qu'elle serait mise en oeuvre dès que le chef de l'Etat le souhaiterait. "Cette réforme, elle est prête, parce qu'elle est très simple à faire. Il s'agit d'aligner les régimes spéciaux sur celui de la fonction publique, une mesure d'équité que tous les Français comprennent", a précisé le Premier ministre.

"Le gouvernement est prêt, on attend le signal du président de la république. Quand le président de la république choisira de déclencher cette réforme, on entamera immédiatement les négociations avec les partenaires sociaux", a-t-il poursuivi. "Il n'est pas certain qu'il y ait besoin d'un texte législatif, ça ne veut pas dire pour autant qu'il n'y aura pas un débat au parlement pour que cette réforme soit faite dans la transparence et la concertation la plus large possible (...) Elle peut être réalisée dans les prochains mois si le président de la république le souhaite".

Par ailleurs, le projet de "TVA sociale" n'est pas enterré, mais la réforme du financement de la protection sociale recouvre plus d'options que la seule TVA, a déclaré le Premier ministre qui a précisé que le secrétaire d'Etat à la prospective et à l'évaluation des politiques publiques, Eric Besson, lui remettrait son rapport sur la "TVA sociale" en début de semaine. "On ne va pas enterrer cette réforme, parce qu'on n'enterrera aucune bonne idée pour à la fois améliorer la compétitivité de l'économie française et en même temps financer la protection sociale", a-t-il dit.

"Le rapport que va me remettre Eric Besson aboutit à montrer que la question est plus large que celle de la TVA", a-t-il précisé. "Dès qu'Eric Besson m'aura remis son rapport, je vais saisir les partenaires sociaux, par l'intermédiaire du Conseil économique et social, en demandant au CES de travailler sur une réforme du financement de la protection sociale", a-t-il poursuivi. "Il faut réfléchir à une assiette de la protection sociale plus large que le travail. Est-ce que c'est seulement la TVA ? Je ne le crois pas".

Par ailleurs, François Fillon a réaffirmé que la suppression de postes dans l'Education nationale se poursuivrait, avec en contrepartie une revalorisation du salaire des enseignants. "Il y a 880.000 enseignants dans notre pays. A la rentrée 2008, on va supprimer 0,8% des postes, il va falloir continuer cet effort", a détaillé le Premier ministre. Quelque 11.200 suppressions de postes sont programmées pour 2008. "On a le record du monde du nombre des enseignants et des dépenses d'éducation, au moins pour ce qui est de l'enseignement secondaire, et malgré cela, notre système se dégrade de plus en plus", a-t-il déclaré. "Ce n'est pas en augmentant les postes qu'on revalorisera la condition enseignante. (...) Si vous réduisez la dépense globale en nombre de postes, vous pouvez revaloriser les salaires des enseignants".

Enfin, le Premier ministre, qui estime que son équipe gouverrnementale "fonctionne bien" et qu'un remaniement n'est pas à l'ordre du jour, a déclaré que le gouvernement "adapterait" le budget 2008 "à la réalité de la croissance". Pour l'heure, le gouvernement maintient une hypothèse de croissance de 2% à 2,25% pour la France en 2007 en dépit de la révision à la baisse de la prévision de l'OCDE (1,8%). La prévision gouvernementale pour 2008 est de 2,5%.