Discrimination des femmes en banque : les procès se multiplient

Les femmes en banque se reconnaissent-elles dans Catharina Tofeji, 38 ans, qui vient de perdre son procès contre son ex-employeur BNP Paribas pour discrimination ?

La maternité a donné un véritable coup d'arrêt à la carrière de Catharina Tofeji, vendeuse expérimentée spécialisée sur les changes, rémunérée à hauteur de £70.000/an, sans les bonus. La faute de BNP Paribas ? C'est ce qu'a avancé en tout cas cette professionnelle avertie du front-office. Recrutée en 2000, elle accusait son ex-employeur de lui avoir refusé un 4/5e au retour de son congé maternité d'une durée d'an, de ne pas l'avoir autorisée à retravailler sur la liste des clients qu'elle avait bâtie avant son départ, dénonçant enfin un environnement hostile et machiste qui l'aurait conduit à la dépression. Catharina Tofeji, autrichienne, résidante en Angleterre, a réclamé au groupe français 2 millions d'euros de compensation. Sans succès. La banque a été déclarée non coupable.

Le cas de cette banquière n'est pas isolé. D'autres, avant elle, avaient porté plainte comme Stephanie Villalba, qui, elle aussi, avait perdu en 2004 cette fois contre Meryll Lynch. Mais l'issue de ces procédures peut être toute différente : le mois dernier, Morgan Stanley a dû débourser la somme de 34 millions d'euros face à une class action lancée en 2005 par 2.700 femmes travaillant pour l'établissement. Dresdner Kleinwort est actuellement engagé dans une bataille judiciaire du même ordre menée par 6 femmes, réclamant au total 810 millions d'euros.

Difficile toutefois de faire un lien entre la multiplication des procès et l'évolution du traitement des banques vis-à-vis de leurs collaboratrices tant le sujet est tabou. L'hebdomadaire anglais Financial News en a d'ailleurs fait les frais en menant une enquête sur le sujet, publiée début mai. Sur les 13 principales banques d'investissement européennes interrogées, seules deux ont accepté de fournir des données : Cititgroup et Royal Bank of Scotland, qui ont révélé avoir respectivement 10% et 14,3% de femmes à des postes de management. Dans le même temps les femmes représentent désormais la majorité ou plus des effectifs totaux de ces banques.

En revanche, tous, à l'exception de Dresdner Kleinwort, déclarent avoir nommé une personne en Europe chargée de promouvoir la diversité et l'égalité des chances dans leur groupe. Ces professionnels ont manifestement du pain sur la planche...

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