Carte blanche toulousaine à Pierre-Laurent Aimard

Dans le cadre de la 28e édition du festival "Piano aux Jacobins", le pianiste Pierre-Laurent Aimard, proche de Messiaen et disciple de Kurtág, dresse son autoportrait au cours de deux soirées "Carte blanche". Questions et réponses sur un de ces programmes dont il a le secret.

La Tribune: "Piano aux Jacobins" vous donne Carte blanche, comment avez-vous employé cette liberté?

Pierre-Laurent Aimard: Le choix du programme s'est fait main dans la main avec la direction du festival, qui a fait preuve de beaucoup de curiosité et de gentillesse. J'aime avoir des programmes présentant des oeuvres différentes, faisant dialoguer le passé et le présent. A cet égard, le concert Bach/Kurtag est un "programme portrait". On a là deux façons d'aborder l'oeuvre très différentes: avec les extraits de "l'Art de la Fugue" - un des sommets absolus de notre civilisation!- on a une musique d'une puissance architecturale phénoménale, alors qu'avec Kurtag, on est dans un monde de la miniature, beaucoup plus elliptique, qui traverse tous les registres de l'intime à l'humour, du poétique à l'étrange...

C'est la première fois, semble-t-il, que l'on vous entendra jouer du Bach?

J'en ai toujours joué pour moi-même, mais je ne l'ai effectivement jamais abordé à la scène, parce que je trouve que c'est un compositeur d'une telle richesse qu'il faut soi-même avoir un peu de "bouteille" pour l'aborder. J'ai eu un demi-siècle il y a quelques jours, et il se trouve que c'est la limite que je m'étais donnée pour enfin "plonger dans l'eau froide", alors j'y vais! Et j'y retournerai régulièrement puisque je vais reprendre la Fugue en tout ou en partie sur scène beaucoup cette année, et je vais l'enregistrer.

Vous avez également une seconde soirée "Carte blanche", très différente de la première, avec l'Orchestre National du Capitole...

Le programme Bach/Kurtag demande beaucoup en concentration, alors que le "Concerto pour piano en sol majeur" de Ravel, avec son charme merveilleux, est une oeuvre immédiatement avenante, très séduisante. C'est le premier concerto que j'aie travaillé, et probablement celui que l'ai le plus joué, donc ça reflète aussi beaucoup mon univers.


Festival "Piano aux Jacobins", jusqu'au 28 septembre à Toulouse. Carte blanche à Pierre-Laurent Aimard, les 13 septembre (Bach/ Kurtag) et 14 septembre (Ravel/ Tchaïkoski). Tél: 05.61.22.40.05. www.pianojacobins.com.

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