Entre Eiffage et son grand actionnaire espagnol Sacyr (à 33,32%) qui le convoite via une offre publique d'échange - OPE à 9,75 milliards d'euros avec 12 actions Sacyr pour 5 Eiffage -, la bataille ne se joue pas qu'en Bourse. Elle se déroule également devant les tribunaux.

Ce mardi, on a appris presque simultanément qu'Eiffage avait déposé une plainte au tribunal de grande instance de Paris conformément à ce qu'il avait indiqué après le lancement de l'OPE. La porte-parole du groupe français de BTP a indiqué que cette plainte avait deux fondements: "le défaut de déclaration de franchissement de seuil et la diffusion d'informations fausses ou trompeuses".

Eiffage estime notament que Sacyr agit de concert avec d'autres investisseurs espagnols qui ont pris parallèlement quelques pourcents de son capital, de façon à lui éviter d'avoir à lancer une offre publique en bonne et due forme à un prix élevé (celui des l'acquisition des derniers titres), obligatoire dans le cas d'un passage au dessus des 33,33% du capital dans la réglementation boursière française.

De son côté, Sacyr assigne Eiffage devant le tribunal de commerce pour contester les décisions de la récente assemblée générale des actionnaires du groupe français qui a décidé de ne pas prendre en considération les droits de plusieurs nouveaux actionnaires espagnols - soupçonnés être proches de Sacyr - ce qui avait empêché le bloc hispanique ou supposé tel d'imposer ses vues lors de cette AG.

A noter que le plongeon aujourd'hui des valeurs liées à l'immobilier à la Bourse de Madrid - dont celle du groupe Sacyr - fragilise le projet d'OPE de ce dernier, la valeur de son action étant du coup dévaluée face à celle d'Eiffage.