MAN plus que jamais prêt à se marier avec Scania

Malgré l'échec de son OPA sur Scania en janvier, le fabricant bavarois est persuadé que le projet verra le jour rapidement. L'élection de Ferdinand Piëch à la présidence du conseil de surveillance, malgré l'opposition des associations de petits actionnaires, doit accélérer désormais la conclusion du projet.

MAN a toujours en ligne de mire son mariage avec Scania qui doit donner naissance au numéro un européen du camion. Lors de l'assemblée générale des actionnaires qui s'est tenue ce jeudi à Munich, son président du directoire, Hakan Samuelsson, a détaillé comment il imaginait cette "union entre égaux".

Scania et le groupe MAN pourraient être regroupés sous une holding de droit européen dont le siège social serait situé dans un pays tiers, vraisemblablement aux Pays Bas pour profiter des avantages fiscaux. Dans un deuxième temps, la division camions de Volkswagen serait intégrée à la nouvelle structure, qui pourrait prendre le nom de Scania-MAN SE, indique t-on de source proche du groupe.

La holding serait organisée en deux divisions, l'une pour les camions et l'autre baptisée Energie-power qui regrouperait le reste des activités de MAN dans la construction mécanique et les moteurs diesel.

Hakan Samuelsson a bien insisté sur le fait que les trois marques conserveraient leur indépendance et leurs circuits de distribution, l'essentiel des synergies étant dans le développement des nouvelles générations de produits sur une plate-forme commune, dans la technique et les achats.

Un projet qui lui a valu d'ailleurs le soutien total des actionnaires. Aucun d'entre eux n'a même critiqué l'échec de son projet d'OPA sur Scania qui a coûté au groupe 20 millions d'euros. Personne ne lui a reproché non plus de s'y être mal pris.

Au contraire, tous les actionnaires ont félicité le Suédois, réclamant même son maintien à la tête du groupe. Juste avant dans son discours, il avait d'ailleurs relevé ses objectifs de résultats à moyen terme. Le groupe table sur une marge d'exploitation (ROS) de 8,5% en moyenne sur la période 2007-2010 contre 6% auparavant, Au plus haut du cycle qui se profile, il vise même une marge à deux chiffres. "Pour atteindre ce nouvel objectif, nous allons devoir réduire nos coûts de structure de 250 millions d'euros", a détaillé Hakan Samuelsson.

Les représentants de diverses associations de petits actionnaires ou de fonds d'investissement se sont opposés en revanche avec virulence au projet de Ferdinand Piëch, le président du conseil de surveillance de VW, de se faire élire au conseil de surveillance du groupe bavarois pour en prendre ensuite la présidence. Ils estiment les conflits d'intérêts trop importants.

"MAN est parfaitement structuré, l'année 2006 a été impressionnante, le cours en Bourse est bon et le dividende versé élevé. Et maintenant les nuages arrivent de Wolfsburg. C'est la première assemblée générale où je dois défendre le management contre un actionnaire" a défendu le représentant de l'association de petites actionnaires SdK.

Elle craint qu'avec trois représentants à l'avenir au conseil de surveillance, Volkswagen qui détient 29,9% du capital de MAN et 35% des droits de vote, fasse désormais la pluie et le beau temps au détriment des intérêts des petits actionnaires. Une perspective qu'elle estime contraire à la bonne gouvernance et réclame la nomination d'experts indépendants.

Un projet évidemment qui n'avait aucune chance de passer sachant que dans une assemblée allemande en générale, guère plus de 60 à 70% des actionnaires participent au vote. Ferdinand Piëch a été élu au conseil de surveillance avec 73% des voix et devait ensuite être élu à la présidence par l'ensemble des membres du conseil.

Dès demain, il va donc pouvoir officiellement se remettre à son projet de fusion entre MAN, Scania et Volkswagen camions. Certains observateurs n'excluent pas que le sujet soit à l'ordre du jour de la réunion exceptionnelle du conseil de surveillance de Volkswagen qui se tient ce vendredi.

Officiellement les représentants du capital doivent donner leur avis sur l'offre d'achat de Porsche. Puisque la proposition est inférieure au cours actuel de Volkswagen en Bourse, il est évident qu'ils ne peuvent y donner un avis favorable.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.