L'accord sur Endesa profite à l'action E.ON

Les investisseurs apprécient la décision du groupe allemand de renoncer à l'acquisition totale d'Endesa. En revanche, le gouvernement espagnol est vivement critiqué pour sa gestion de l'opération.

L'annonce hier soir d'un accord entre E.ON, Enel et Acciona sur le sort d'Endesa suscite ce matin énormément de réactions sur les marchés européens. D'un côté, la bourse allemande se félicite de l'issue de l'opération et à midi l'action E.ON grimpait de 7,5% à 109.79 euros. Le cours du groupe énergétique n'a jamais été aussi élevé depuis janvier 2003. Le mouvement profite aussi à Suez dont l'action gagnait 2,09% à 40,48 euros en fin de matinée.

En revanche, à Madrid, c'est une salve de critiques qui a accueilli la fin de l'OPA d'E.ON sur Endesa. En effet, le gouvernement espagnol se voit reprocher sa gestion du dossier qui a abouti à un compromis mais n'évitera pas un éclatement du groupe.

A l'issue de 19 mois de féroce bataille pour le contrôle de la compagnie espagnole d'électricité Endesa, les principales parties en lice, l'allemand E.ON qui avait lancé une OPA de 42 milliards d'euros sur Endesa d'un côté, et le tandem hispano-italien Acciona-Enel de l'autre, sont finalement parvenues hier soir à un accord. In extremis, puisque l'offre publique d'achat du groupe allemand prenait fin ce matin. L'accord permet aux uns et aux autres de sauver la face, et évite une situation de blocage qui menaçait Endesa. Mais ce " Yalta " se traduit bel et bien par le dépeçage du premier électricien espagnol. Une solution que Madrid souhaitait pourtant éviter à tout prix.

L'accord prévoit que le groupe allemand renonce à son actuelle OPA et s'engage à ne pas en lancer d'autre durant quatre ans au moins. En échange, Enel et Acciona lui céderont, aux prix du marché, des actifs pour quelque 10 milliards d'euros: en Espagne même, ceux de Viesgo, le cinquième opérateur électrique espagnol, dont Enel est l'actionnaire, ainsi que quelques actifs résiduels d'Endesa, dont trois centrales thermiques. Le tout devant transformer E.ON en 2010 en quatrième opérateur espagnol. Le groupe allemand acquerra aussi les actifs d'Endesa en Italie, en France (la Snet et ses 2.500 mégawatts), en Pologne et en Turquie. Commentant cet accord, les dirigeants d'E.ON ont expliqué ce matin que le renoncement à l'OPA sur Endesa donnera au groupe "plus d'opportunités pour croître sur d'autres marchés comme la Russie".

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