Yeosu : au pays du Matin calme, un candidat écologique et dynamique pour l'Exposition universelle de 2012 !

Jérôme Clément, président d'Arte France, plaide pour que soit retenue la candidature de la ville sud-coréenne de Yeosu à l'organisation de l'Exposition universelle de 2012. Le choix a lieu ce 26 novembre.

"Je te salue, vieil océan !" : le mot de Lautréamont, la ville de Yeosu en Corée du Sud pourrait en faire sa devise. Mais au fait, que nous veut cette ville côtière méridionale de la Corée du Sud ? C'est simple : la Corée du Sud s'est portée candidate pour accueillir l'Exposition universelle de 2012 sur le splendide site de Yeosu.

C'est le thème de la protection des océans et des côtes qui a été choisi par Yeosu, pour éveiller les consciences à un des défis de l'heure pour la planète.

En juin dernier, le Premier ministre sud-coréen Han Duck-soo est venu à Paris appuyer le dossier de candidature de Yeosu pour l'Exposition. C'est également dans le contexte de cette candidature que s'est tenu le deuxième symposium sur l'Expo 2012 à Séoul du 12 au 15 septembre derniers. Ce symposium a réuni deux cents personnalités internationales qui se sont exprimées sur le thème : "Pour des côtes et des océans vivants, diversité des ressources et activités durables". Il a permis de mettre en valeur les progrès techniques en matière de désalinisation de l'eau de mer ainsi que des projets de bioénergie produite à partir d'algues.

Alors que les travaux du Grenelle de l'environnement ont déjà abouti à un premier train de mesures ambitieuses, il est permis sans doute de regretter que la dimension de la protection du milieu marin n'ait pas pris une place plus large dans le débat.

Arte a pourtant apporté sa pierre à une prise de conscience des enjeux du développement durable et de la protection des océans, consacrant par exemple en mars dernier une soirée Thema à la mer et ses enjeux. Le documentaire d'Ebbo Demant intitulé "La mer", diffusé à cette occasion, évoquait la relation privilégiée qu'ont tissée certaines communautés humaines avec l'océan. Il citait l'exemple d'une île de Corée, située non loin de Yeosu : l'île de Cheju Do, célèbre grâce à ses femmes, qui s'adonnent à la pêche sous-marine sans masque, ni bouteilles.

Peut-être la candidature coréenne de Yeosu est-elle une chance d'éveiller les consciences à cet enjeu écologique et planétaire. Avec son archipel de deux mille îles, ses eaux claires et sa côte s'étendant sur près de 905 kilomètres, Yeosu reflète l'image d'une harmonie avec l'océan qu'il importe de préserver et de diffuser.

Cette harmonie ne s'est pas faite au prix d'un renoncement à la croissance. Les eaux cristallines de Yeosu coexistent avec les chantiers navals, la plus importante aciérie du pays et... des complexes pétrochimiques. Mais les Coréens sont conscients des risques et de la fragilité de leur écosystème. Le dynamisme coréen est aussi au coeur des préparatifs de cette candidature. Il faut dire que la Corée constitue la onzième économie du monde et n'aurait pas de souci particulier pour financer les quelque 1,2 milliard d'euros d'investissements nécessaires à la préparation de l'exposition universelle.

La Corée a après tout déjà pris en charge des événements de dimension internationale, tels que les jeux olympiques de 1988 et la Coupe du monde de football de 2002, sans parler de la Biennale de Busan qui s'est rapidement imposée comme un rendez-vous de l'art contemporain en Asie et au-delà... Le dynamisme coréen s'allie à une maîtrise technologique qui en font déjà un acteur clé pour le développement durable dans une région où de grands voisins y voient encore une idée neuve, sinon avant-gardiste.

La ville candidate coréenne s'est donnée pour objectifs d'alerter sur les risques écologiques que ferait courir une exploitation irraisonnable de l'océan et du littoral. La ville portuaire du Sud de la péninsule entend aussi présenter à l'occasion de l'Exposition universelle des analyses comparatives de cas exemplaires de protection et de développement harmonieux de l'océan et du littoral. Yeosu veut enfin encourager la coopération internationale en présentant l'expérience d'un modèle de développement reposant sur des technologies maritimes de pointe. L'Exposition universelle de 2012 verrait ainsi se confronter les expériences et points de vue pour faire émerger les meilleures pratiques de développement durable de l'océan et du littoral.

Souhaitons donc bonne chance à nos amis coréens pour le vote des pays membres du BIE (Bureau international des expositions) le 26 novembre prochain, alors que de nombreuses personnalités ont déjà exprimé leur intérêt pour la candidature de Yeosu. Comme Arte démocratise la culture, il se pourrait bien qu'avec Yeosu, la Corée démocratise un développement durable en harmonie avec l'océan...

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