Après l'euphorie qui a suivi la présentation, au MacWorld de San Francisco la semaine dernière, du révolutionnaire téléphone-baladeur iPhone, les perspectives présentées mercredi soir par Apple ont refroidi les ardeurs des investisseurs. Le titre subit d'importantes prises de bénéfices en milieu de séance sur le Nasdaq (-4% à 91,16 dollars), tout en restant non loin de son record historique (97,80 dollars le 10 janvier). Le groupe dirigé par Steve Jobs a pourtant annoncé un bond de 78% de son bénéfice net, à 1 milliard de dollars, au cours du premier trimestre de son exercice, couvrant les mois d'octobre à décembre. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 7,12 milliards de dollars, contre 5,75 milliards un an plus tôt.

La firme de Cupertino, en Californie, table sur un chiffre d'affaires de 4,8 à 4,9 milliards de dollars au deuxième trimestre, alors que les analystes visaient 5,2 milliards en moyenne. Le courtier JP Morgan a dégradé son opinion sur la valeur à "neutre", invoquant plusieurs facteurs, notamment le possible impact sur les ventes d'iPod du lancement de l'iPhone, prévu en juin aux Etats-Unis. En effet, certains analystes redoutent que les consommateurs qui projetaient d'acheter un nouveau baladeur MP3 d'Apple ne préfèrent attendre la sortie du nouveau bijou de la firme, dont les fans guettaient le lancement depuis près de deux ans.

Pour autant, les ventes d'iPod sont pour l'instant toujours aussi explosives. Apple a livré plus de 21 millions de ses baladeurs au cours du trimestre publié, correspondant à la période faste des fêtes de Noël, en croissance de 50% par rapport au trimestre comparable de 2005... La firme à la pomme a également livré 1,6 million de MacIntosh (+28%). Ces excellents chiffres ont conduit d'autres courtiers à relever leurs estimations et leurs objectifs de cours. Ainsi Banc of America voit l'action Apple grimper à 107 dollars, Goldman Sachs à 110 dollars, UBS à 124 dollars. Au cours actuel, la firme dirigée par Steve Jobs pèse 78 milliards de dollars.