Céder une partie de son capital pour retrouver l'intégralité des matches de la Bundesliga, le Championnat national de football allemand : c'est la solution qu'a trouvé la chaîne allemande de télévision à péage Premiere pour se remettre du coup très dur que lui avait porté fin 2005, la perte de ses droits.

Elle a passé un accord avec Arena, le consortium de câblo-opérateurs appartenant au groupe Unity Media, qui lui avait soufflé ses droits des saisons 2006 à 2008. En lui cédant 16,7% de son capital, Premiere a conclu un accord de commercialisation avec Arena courant jusque 2017. Premiere pourra proposer la chaîne de télé de la Bundesliga partout en Allemagne par satellite. L'accord recouvre aussi les droits pour les bars et cafés.

En échange, Arena se voit attribuer 16,4 millions d'actions Premiere provenant d'une augmentation de capital. Arena s'est engagée à n'exercer aucune influence sur l'activité opérationnelle de Premiere, et va pour cela confier la gestion du paquet de titres à un institut financier indépendant. Celui-ci doit les conserver au moins six mois.
L'opération permet à Arena, via l'institut financier, de détenir 16,7% du capital de Premiere, la direction de la chaîne ayant une part de 12,3% tandis que 71% du capital restent flottants.

Cette bonne nouvelle intervient au moment où la chaîne à péage semble avoir commencé à enrayer la fuite de ses abonnés, consécutive à la perte de ce programme phare. Le nombre de ses abonnés est passé de 3,566 millions à 3,4 millions l'an passé, mais au quatrième trimestre 2006, le groupe a toutefois recruté 36.000 abonnés supplémentaires.

Premiere a accusé l'an dernier une perte nette de 161,5 millions d'euros, contre un bénéfice de 48,7 millions en 2005, selon des résultats également publiés dans la nuit. En 2006, l'Ebitda est ressorti à 47,9 millions d'euros, sur un CA d'environ 1,06 milliard.

Après l'accord avec Arena, Premiere se montre plus optimiste pour 2007 et 2008. Elle vise 3,7 millions d'abonnés fin 2007, contre 3,41 millions fin 2006, et espère franchir en 2008 la barre des 4 millions.

Ces annonces ont été saluées par un bond de près de 20% du titre en début de séance à la Bourse de Francfort.