George W. Bush entame une cohabitation tendue avec le Congrès démocrate

Les orientations formulées pendant le traditionnel discours sur l'état de l'Union au sujet de l'Irak, de l'énergie et de l'assurance santé ont vivement été critiquées par la nouvelle majorité. Seule une réforme de la politique migratoire semble en mesure de faire l'objet d'un consensus.

Les deux dernières années de mandat de George W. Bush s'annoncent difficiles. Le traditionnel discours sur l'état de l'Union prononcé mardi soir par le président a été sévèrement critiqué par la nouvelle majorité démocrate du Congrès. L'hôte de la Maison-Blanche a pourtant tenté de convaincre les parlementaires de surmonter leurs clivages pour parvenir à des consensus tant sur les dossiers intérieurs qu'internationaux.

Sur le plan économique, George W. Bush a plaidé pour une réduction de 20% de la consommation d'essence aux Etats-Unis en dix ans qui, à peine formulée, a été jugée irréalisable par certains élus, experts et par les représentants de l'industrie automobile.

"Le président a fait des propositions sur deux sujets sérieux, l'énergie et la santé", a commenté le sénateur démocrate et probable candidat à l'élection présidentielle de 2008, Barack Obama. "Mais les dernières élections ont prouvé que la politique à coup de slogans et de sondages ne suffira plus désormais à convaincre les américains, voilà pourquoi le vrai test pour le leadership du président n'est pas ce qu'il a dit mais la façon dont il va travailler avec le Congrès pour résoudre les problèmes auxquels" font face les Etats-Unis, a ajouté le sénateur.

Pendant son allocution, George W. Bush s'est engagé à présenter un programme budgétaire au début février qui permettra de combler le déficit fédéral "en cinq ans". La majorité démocrate est d'autant plus pressée de connaître le détail de son projet que le président a par ailleurs proposé un plan de déduction fiscale pour l'assurance santé, devant faciliter l'accès aux soins de près de 47 millions d'américains dépourvus de couverture. Or, selon des responsables du Trésor, ce projet censé démarrer en 2009 devrait coûter au gouvernement fédéral entre 30 et 40 milliards de dollars par an, avant de dégager un solde positif à l'horizon 2013.

Selon les analystes politiques, c'est sur le thème de l'immigration que le président a le plus de chance de parvenir à un consensus avec le Congrès. "Nous devrions créer un passage légal et ordonné pour que les travailleurs étrangers puissent entrer dans notre pays et travailler de manière temporaire", a déclaré le président alors que plus de 11 millions d'immigrés clandestins vivent aux Etats-Unis.

Le clash semble en revanche inévitable sur l'Irak. George W. Bush a réitéré hier son souhait d'envoyer prochainement 21.500 soldats supplémentaires sur le terrain, avertissant des conséquences "funestes" qu'aurait un échec de l'intervention américaine dans l'ancienne Mésopotamie. "Il est important de travailler ensemble pour que notre nation voit la fin de cet effort", a plaidé le président devant les deux chambres du Congrès.

Dès aujourd'hui pourtant, la commission des Affaires étrangères du Sénat pourrait adopter un projet de résolution non contraignante dénonçant le déploiement des troupes supplémentaires en Irak. "La majorité du pays ne soutient plus la guerre qui est livrée, pas plus que la majorité de nos militaires", a déclaré le sénateur démocrate Jim Webb, juste après le discours présidentiel. Au nom de la nouvelle majorité, le parlementaire a demandé "une formule qui permette aux forces de combat (américaines, ndlr.) de quitter l'Irak prochainement".

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