Rachat des Echos : Marc Ladreit de Lacharrière réaffirme ses ambitions

Le patron de Fimalac réaffirme son intérêt pour le quotidien économique Les Echos, convoité par LVMH. Il se dit prêt à garantir l'emploi comme l'indépendance rédactionnelle du titre, pour constituer le premier groupe d'information économique et financière européen.

Marc Ladreit de Lacharrière, président du groupe Fimalac, ne désarme pas. Dans une interview au quotidien Le Monde daté de ce jeudi, il confirme son intérêt pour l'opération "stratégique" que constitue à ses yeux la reprise du groupe Les Echos, mis en vente par son propriétaire, le britannique Pearson. Il affirme, avec cette acquisition, vouloir constituer "le premier groupe d'information économique et financière en Europe", avec un chiffre d'affaires dépassant le milliard de dollars.

Alors que Fimalac détient déjà l'agence de notation financière Fitch, Marc Ladreit de Lacharrière cite en exemple le groupe McGraw-Hill, éditeur de Business Week qui cohabite avec l'agence de notation Standard & Poor's. Le patron de Fimalac affirme en outre avoir "été approché par des groupes de presse d'Europe continentale", intéressés eux aussi, selon lui, par la reprise des Echos. S'il se déclare ouvert à une ouverture du capital du quotidien économique, il précise que Fimalac y demeurerait "largement majoritaire".

Pas de souci, par ailleurs, pour le financement de cette acquisition: Fimalac "dispose d'une trésorerie bien supérieure aux 245 millions d'euros proposés pour racheter Les Echos". Et "si l'on tient compte de notre capacité d'emprunt, nous disposons de plus de 1 milliard d'euros", précise-t-il.

Le patron de Fimalac revient aussi sur deux points essentiels de la transaction, l'indépendance rédactionnelle et les garanties sur l'emploi du personnel. Sur le premier point, il "souhaite être un modèle d'indépendance" en garantissant "l'absence d'intervention sur la production des contenus". Il reconnaît le rôle de la Société des journalistes (SDJ) dans la défense de l'indépendance du titre et proposera au président de la SDJ d'être administrateur du quotidien, comme à l'actuel directeur de la rédaction. Par ailleurs, il estime que l'indépendance repose également sur "le fait de ne pas engendrer volontairement ou non des conflits d'intérêt, ce qui suppose que l'actionnaire n'ait pas d'autre activité principale que l'information économique et financière", ce qui n'est pas le cas, selon lui, de LVMH, autre candidat à la reprise du titre (et propriétaire de la Tribune qu'il compte du coup céder).

Sur l'emploi, il affirme avoir "besoin de tous les collaborateurs des Echos, y compris des équipes administratives" et vouloir respecter l'intégralité du groupe comme les accords salariaux existants. "Avoir été choisi par la quasi-totalité du personnel des Echos ne peut que stimuler mon engagement", poursuit-il. "Les journalistes des Echos ne comprendraient pas qu'un éditeur aussi prestigieux que Pearson choisisse un repreneur dont ils ne veulent pas".

Pearson dévoile sa clause d'exclusivité avec LVMH
Le groupe Pearson, propriétaire des Echos, a finalement accepté ce jeudi de montrer aux élus du comité d'entreprise (CE) du quotidien économique la clause d'exclusivité signée avec le groupe de luxe LVMH, candidat au rachat. Le CE, qui avait été suspendu lundi, reprendra donc jeudi à 14 heures, ont précisé les élus du CE. "Après réflexion, le groupe Pearson a accepté de faire communication de cette clause aux élus et aux délégués syndicaux. Les élus se félicitent de cette décision qu'ils réclamaient depuis un mois et demi et qui bloquait toute poursuite de l'information et du dialogue", a indiqué le CE. Selon lui, Pearson demandait à ce que ces documents soient examinés dans les locaux des avocats de Pearson, sans possibilité de prendre des notes, et après avoir signé une clause de confidentialité. Mais le texte, qui comporte plusieurs dizaines de pages, est rédigé en anglais et le CE a réclamé à ce que ce texte soit traduit en français, requête acceptée par Pearson. Les membres du CE des Echos examineront donc ce document jeudi. Ils soulignent l'importance de cette clause d'exclusivité car elle "interdit à Pearson d'examiner l'offre de Fimalac", qui, elle, contrairement à celle de LVMH, est soutenue par la Société des journalistes du quotidien.

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