Poutine agite la menace de missiles russes pointés sur l'Europe

Dans une interview commune à plusieurs journaux des pays du G8, dont Le Figaro, le président russe réitère son opposition au déploiement par Washington d'un système de défense antimissile en Europe centrale. Et menace de pointer à nouveau des missiles russes vers l'Europe occidentale.

Simple rodomontade ou retour réel à ce qui pourrait ressembler à une nouvelle guerre froide? Dans une interview commune à plusieurs journaux des pays du G8, dont Le Figaro de ce lundi, le président russe affirme que son pays pointera de nouveau ses missiles sur des cibles potentielles en Europe si Washington persiste à vouloir installer à sa porte un bouclier antimissile, en Pologne et en République tchèque.

Selon lui, si Washington confirme ce projet, "pour la première fois dans l'histoire, il y aura donc en Europe des éléments d'un système nucléaire américain", ce qui changerait "fondamentalement l'équilibre du système international". Une hypothèse clairement inacceptable pour le président russe qui ne voit aucune "justification", y compris les potentiels missiles iraniens, à ce déploiement américain. "Peut-être veut-on nous pousser à prendre des mesures de réciprocité", poursuit Poutine qui affirme alors que ses experts militaires planchent sur une réponse appropriée, c'est-à-dire des missiles russes "avec des cibles en Europe". Le président russe ne donne pas de précision sur les armes envisagées, mais parle de "réponse asymétrique, beaucoup moins chère mais efficace".

Se déclarant "sûr d'établir de bonnes relations" avec Nicolas Sarkozy dont il va faire la connaissance au prochain sommet du G8, dans deux jours, Vladimir Poutine renouvelle également son opposition à l'indépendance du Kosovo, telle que la prévoit le plan Ahtisaari. Dans ce dossier compliqué, il prône la patience pour ne pas "humilier une nation européenne comme la Serbie en cherchant à la mettre à genoux". "Les possibilités de compromis n'ont pas été épuisées", estime-t-il.

Sur la scéne intérieure russe, il défend l'interventionnisme et le volontarisme économiques de son gouvernement dans les domaines pétrolier, gazier et aéronautique (avec la prise de participation chez EADS). Et, dans une envolée qui devrait rester dans les annales, il se déclare avec une pointe d'ironie comme "un pur et absolu démocrate (...) le seul pur démocrate au monde", qui n'a plus d'interlocuteur "depuis la mort de Gandhi"... Il reste évasif enfin sur ce qu'il fera à l'issue de son mandat présidentiel, après mars prochain.

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