Quand l'Allemagne salue les performances de l'économie française...

Alors que la France est de plus en plus décrite comme le nouvel homme malade de l'Europe, une étude de l'assureur Allianz place notre pays en meilleure position que l'Allemagne en 2006.

L'économie française obtient le 6ème rang de par ses performances pour l'année 2006 au sein d'un classement international, devançant même l'Allemagne et les Etats-Unis (8èmes ex-aequo). Pour un pays qui cherche comment se défaire des freins qui rongent sa croissance, ce constat peut paraître quelque peu surprenant. Il est établi par l'assureur Allianz dans une étude réalisée sous l'égide de son chef économiste Michael Heise.

Le classement repose sur une comparaison de dix-sept critères économiques regroupés dans quatre sous-ensembles - performances relatives au PIB, dynamisme, réserves de croissance, durabilité - recensés dans 18 pays qui représentent 80% de la production de richesses mondiales. La Suède se place en tête, suivie des Pays-Bas et du Royaume-Uni. L'Italie, l'Inde et la Pologne ferment la marche.

Il apparaît que notre pays a réalisé des progrès ces dernières années en ce qui concerne la mise à disposition de capital, de travail et de savoir-faire. Le 4ème rang est ainsi obtenu en mesurant le solde migratoire, et le 5ème pour les investissements directs de l'étranger en termes de PIB. Notre économie fait également mieux que l'Allemagne notamment au regard du taux de diplômés en études supérieures (chez les 25-64 ans) et du taux d'investissement mesuré au PIB. Mais notre voisin nous surclasse question dépôt de brevets à l'office européen et de taux d'emploi des 15-64 ans.

L'étude a été réalisé à partir d'une moyenne arithmétique des classements obtenus pour chaque critère, c'est à dire sans introduire une quelconque pondération. Une solution de facilité qui peut néanmoins nuire à la pertinence du résultat final. Si la France peut grimper dans la partie haute du classement global, elle le doit en particulier au 2ème rang obtenu en ce qui concerne les rejets de CO2 par rapport au PIB. L'électricité produite en France en grande partie grâce à l'énergie nucléaire y est pour beaucoup, quand l'Allemagne qui dépend bien plus du charbon se classe ici 11ème.

En revanche, la perte de dynamique conjoncturelle se fait ressentir. Les variations de productivité et de nombre de salariés actifs sont faibles relativement aux autres pays, de sorte que la France se classe ici respectivement aux 12ème et 14ème rangs. "La France va encore perdre cette année en dynamique conjoncturelle et devrait ainsi reculer dans le classement à effectuer pour 2007, notamment face à l'Allemagne", observe Michael Heise. "Les perspectives ne sont cependant pas mauvaises, à en juger les réformes structurelles que le président Sarkozy veut introduire et qui doivent conduire à soutenir la croissance".

Quand Sarkozy obtient un soutien appuyé d'Oskar Lafontaine, leader de l'extrême gauche allemande
La discussion générale sur le budget 2008 de l'Etat fédéral allemand a valu un hommage appuyé à l'action européenne du président Sarkozy. Est-il venu de la "chère Angela" Merkel, comme le président aime interpeller la chancelière? Non, mais de façon plus inattendue de la bouche du co-leader du parti d'extrême gauche (die Linke) et ancien chef du SPD, Oskar Lafontaine. Celui-ci, parfois dépeint comme le "Napoléon de la Sarre", a loué les propositions de notre président quand il réclame notamment que la Banque centrale européenne ne se limite pas à veiller à la stabilité des prix, mais prenne aussi en compte le besoin de soutenir la croissance et l'emploi. A l'adresse de Merkel, Lafontaine a lancé: "ce serait bien de réviser ici votre position et de vous aligner sur celle de la France". Même soutien sans équivoque pour cette idée présidentielle d'un gouvernement économique de l'Europe chargé de dialoguer d'égal à égal avec la Banque centrale européenne. Et c'est à tort, selon Oskar Lafontaine, que l'on se distancie du président français évoquant une réforme du pacte de stabilité et de croissance. "Je recommande au gouvernement allemand de rapprocher davantage ses points de vue avec la France", a-t-il conclu, sous les applaudissements de sa fraction parlementaire comptant une cinquantaine de députés.

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