L'immobilier américain accuse son plus fort recul depuis 1989

Les ventes de logements anciens ont chuté de 8,4%, à 6,12 millions d'unités en rythme annuel, contre 6,45 millions attendus. C'est la plus forte baisse depuis 1989. L'indice de confiance du Conference Board a aussi déçu.

Le volume de transactions immobilières a atteint un plus bas depuis quatre ans et le recul est le plus fort depuis 1989. Les reventes de logements aux Etats-Unis ont chuté de 8,4% en mars pour tomber à 6,12 millions de transactions en volume annualisé, a-t-on appris ce mardi. Les économistes interrogés par Reuters tablaient sur un recul moins marqué, en moyenne sur 6,45 millions de reventes le mois dernier en rythme annuel, après 6,68 millions en février (révisé de 6,69 millions). "Ce recul efface les améliorations des deux mois précédents, sans doute dues à l'hiver clément", note Marie-Pierre Ripert, économiste chez Natixis.

Le prix médian des logements est ressorti à 217.000 dollars, soit une baisse de 0,3% par rapport à mars 2006. Par ailleurs, les stocks de logements à la vente ont diminué de 1,6% le mois dernier, à 3,745 millions, ce qui représente 7,3 mois de ventes au rythme actuel d'écoulement.

Le déclin des ventes ravive les inquiétudes sur l'impact du ralentissement du secteur immobilier sur l'économie, que la Réserve fédérale attend en croissance modérée. Les défaillances de prêts hypothécaires à risque, dits "subprime", augmentent et les réticences des propriétaires à réduire les prix risquent de maintenir un taux élevé d'invendus sur le marché. " La reprise ne sera pas rapide", estime Zoltan Pozsar, économiste en Pennsylvanie,² interrogé par l'agence Bloomberg. "Ces problèmes de prêts à risque vont retarder l'amélioration du marché immobilier". Une analyse que partage Marie-Pierre Ripert, qui ne s'attend pas à un redressement avant plusieurs mois.

Les Américains moins confiants
La confiance des consommateurs s'est dégradée en avril en raison de la hausse des prix de l'essence. Les anticipations d'inflation ont atteint leur plus haut depuis août 2006, selon l'enquête mensuelle du Conference Board publiée ce mardi. Son indice de confiance est ressorti à 104, contre 108,2 (révisé de 107,2) en mars. Les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un recul à 105. La perception du marché du travail s'est aussi légèrement dégradée. Le pourcentage de consommateurs jugeant que les emplois sont "nombreux" a diminué à 27,8 contre 30,3 (révisé de 30,5%), et la proportion de ceux jugeant qu'il est difficile de trouver un travail a parallèlement augmenté à 20,4 contre 18,9 (révisé de 19,1%). "Cela suggère que le prochain rapport sur l'emploi devrait être bien plus sanglant que le précédent", indique Marie-Pierre Ripert, chez Natixis.

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