La population japonaise, déjà la plus vieille du monde, pourrait bien connaître un vieillissement sans précédent ces prochaines années. Selon un rapport gouvernemental publié ce vendredi, la proportion de Japonais ayant plus de 65 ans devrait doubler d'ici 2055 pour atteindre 40,5% de la population, contre 20,8% en 2006. "Le Japon va probablement devenir une société vieillissante sans équivalent dans aucun pays du monde à aucune époque", explique ce rapport annuel.

Le rapport précise également que la population japonaise pourrait être réduite de moitié d'ici 2100, passant de 128 à 60 millions. En cause: un taux de fécondité extrêmement faible de 1,32 enfant par femme alors que le renouvellement des générations n'est assuré qu'avec un taux de 2,07. De nombreux Japonais décident en effet de ne pas avoir d'enfant, étant dans l'incapacité de concilier vie professionnelle et maternité. En 2005, la population nippone a ainsi diminué, pour la première fois depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.

En l'absence d'une politique nataliste, le Japon se dirige donc vers une situation inédite, qui n'est pas sans poser de questions. L'avenir du régime des retraites et de l'assurance maladie est ainsi incertain, d'autant plus que la dette publique japonaise atteint un montant abyssal, de l'ordre de 170% du PIB. Les réformes entreprises par Junichiro Koizumi devraient donc être poursuivies par Shinzo Abe, son successeur au poste de Premier ministre. Mais au-delà, le Japon pourrait bien être contraint de revenir sur sa politique de faible immigration afin de compenser la baisse de la proportion d'actifs au sein de sa population.