Les couteaux sont sortis au PS : Ayrault plaide pour la réforme, Jospin accable Royal

Le chef du groupe socialiste à l'Assemblée souhaite que le PS assume "un réformisme musclé, débarrassé de ses complexes gauchistes". Tandis que l'ancien Premier ministre Lionel Jospin charge l'ancienne candidate à la présidentielle et plaide pour qu'elle ne prenne pas la tête du PS et qu'elle ne soit pas à nouveau candidate en 2012.

Pour le PS, "s'opposer, c'est prouver que nous sommes une gauche performante, alors que l'amateurisme économique de la droite est incroyable", a développé Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée, maire de Nantes et "royaliste" de la première heure, dans un entretien à Libération. "Je veux que nous assumions un réformisme musclé, débarrassé de ses complexes gauchistes", a résumé le chef de file des députés PS, qui se réunissent ce lundi à Paris.

La majorité, a ajouté le maire de Nantes, "a dilapidé 15 milliards d'euros pour les rentiers au détriment de l'économie dynamique, celle qui investit. Une vraie folie". "Et le budget, infaisable, conduit le pays à une cure d'austérité", a-t-il affirmé.

Le député de Loire-Atlantique a exprimé sa volonté de "construire un socialisme qui soit aussi efficace dans la compétitivité économique que dans le recul des inégalités, aussi fort dans la défense des services publics que dans leur modernisation". "C'est une mise à jour très profonde", a-t-il admis. Prenant l'exemple des retraites, il a défendu le "socialisme performant": "sauvegarde d'un système de protection collective, prise en compte de l'allongement de l'espérance de vie, harmonisation négociée des régimes, relèvement des petites pensions".

Il a souhaité pour le PS "un bloc rénovateur majoritaire autour de Delanoë, Royal, Hollande et beaucoup d'autres". "Ne me demandez pas de choisir. Il faut les réunir dans une majorité qui rénove tout: le projet, la direction, l'organisation".

En revanche, dans un livre que Libération s'est procuré avant sa parution, l'ancien Premier ministre Lionel Jospin charge Ségolène Royal, "une illusion" qui, selon lui, ne doit pas se prolonger. Il estime ainsi que la candidate socialiste défaite à la présidentielle "n'a pas les qualités humaines ni les capacités politiques" nécessaires pour remettre le PS en ordre de marche et "espérer gagner la prochaine présidentielle."

Selon le quotidien, l'obsession manifeste de Lionel Jospin au fil des lignes est de démonter ce qu'il considère être "un mythe", de dénoncer une candidature-créature des sondages et des médias, une erreur de casting, "une candidate qui était la moins capable de gagner." L'objectif de "l'Impasse", titre du livre, est "d'essayer de convaincre le PS et ses militants de ne pas récidiver en confiant à l'ex-candidate à la présidentielle les clés de la rue de Solferino lors du prochain congrès du PS, encore moins de lui fournir un deuxième visa de candidate à l'Elysée", écrit Libération.

Lionel Jospin n'est pas le premier socialiste à attaquer en librairie Ségolène Royal. Mais, en tant que Premier ministre resté cinq ans aux affaires, il reste une figure historique du socialisme à la française, avec ses succès et ses échecs, notamment celui de la présidentielle 2002, et son avis continue de peser dans le parti.

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